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Fausse alerte attentat à Paris : deux mineurs mis en examen et placés en foyer éducatif

Deux mineurs soupçonnés d'être impliqués dans la fausse alerte, qui a entraîné le 17 septembre une vaste opération de police dans le centre de Paris, ont été mis en examen, dans la nuit de mercredi à jeudi, puis placés dans un foyer éducatif.

Deux mineurs de 14 et 16 ans ont été mis en examen, puis placés au sein d'un foyer éducatif, pour leur implication présumée dans une fausse alerte, qui avait provoqué une vaste opération antiterroriste le 17 septembre au centre de la capitale française, a indiqué jeudi 22 septembre le parquet de Paris.

Les adolescents ont été mis en examen pour appels téléphoniques malveillants, divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse, dénonciation de crime imaginaire, usurpation d'identité, piratage informatique et violences volontaires en réunion, a précisé le parquet.

L'un des deux mineurs, un lycéen de 16 ans, a été arrêté, lundi, à Vitry-le-François (Marne). Il est soupçonné d'être l'un des deux hackers qui ont piraté la ligne téléphonique de l'église Saint-Leu, dans le quartier parisien des Halles, pour appeler les forces de l'ordre et leur faire croire qu'une prise d'otages était en cours dans l'édifice.

Un second hacker toujours recherché

Le second mineur, un collégien de 14 ans, arrêté en Lozère mardi, est lui aussi suspecté d'avoir participé au canular. Les deux garçons semblent se connaître uniquement sur les réseaux sociaux. Le second hacker, que l'on entend dans l'appel téléphonique aux forces de l'ordre, est toujours recherché. Par ailleurs, un autre adolescent, âgé de 17 ans, a été relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.

Devant les enquêteurs de la Brigade criminelle, le jeune de 16 ans a reconnu être la personne cachée sous le pseudo "Tylers Swatting" et être impliqué dans les faits, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête. Il est également soupçonné "d'être derrière d'autres fausses alertes envoyées en septembre et visant des collèges, des lycées et autres lieux publics", notamment des grands magasins, a souligné cette source.

L'appel téléphonique, passé samedi en milieu d'après-midi, avait déclenché une vaste opération de police, avec l'intervention des hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Le secteur avait été bouclé et des riverains évacués ou confinés. Sur fond de menace terroriste inédite en France, cette opération des forces de l'ordre avait créé un important émoi, notamment sur les réseaux sociaux, avant que l'alerte ne soit rapidement levée.

"Rechercher le buzz"

Deux protagonistes du canular, utilisant les pseudonymes de "Tylers Swatting" et "Zakhaev Yamaha", s'étaient mis en scène sur les réseaux sociaux, le premier se vantant d'avoir "fait le pire swat", en faisant déplacer "des hélicos, le gouvernement, 50 voiture (sic) de flics". Le lendemain, ils avaient revendiqué leur action, disant "rechercher le buzz".

Le "swatting", qui tire son nom du service de police Swat (équivalent américain du GIGN), est un canular téléphonique qui consiste à faire déplacer les unités d'intervention pour une fausse urgence. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé lundi que l'État se constituerait partie civile afin "d'obtenir réparation", précisant qu'une "évaluation du préjudice financier" avait été demandée. Dans le droit français, la diffusion d'une fausse information dans le but de faire croire à une attaque terroriste est passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende.

Avec AFP et Reuters