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Accord conclu, les manifestants ont levé les barrages

La levée des barrages en Guyane s'est déroulée "sans incidents" selon la préfecture. Les manifestants ont obtenu une nouvelle baisse de prix de l'essence de 20 centimes. La Guyane était paralysée depuis plusieurs jours par ces manifestations.

AFP - La Guyane, touchée par un mouvement de protestation contre la cherté des carburants depuis le 24 novembre, est sortie vendredi de onze jours de paralysie après l'accord intervenu la veille entre Etat et élus sur une nouvelle baisse des prix à la pompe.

Tous les barrages routiers dressés pour obtenir une baisse de 50 centimes du prix des carburants ont été levés dans la matinée "sans incident", selon la préfecture. On en comptait 26 ou 27 jeudi.

Les camions qui bloquaient le rond-point stratégique de Balata sont partis, permettant d'entrer de nouveau dans Cayenne et d'emprunter les routes menant à Kourou et au Brésil.

La plupart des stations service de Cayenne et de sa périphérie ont rouvert, affichant 1,47 euro pour le litre de super et 1,25 euro pour le gazole.

C'est 30 centimes de moins qu'au 1er novembre, correspondant à la baisse que le gouvernement a obtenu le 28 novembre de Total, principal actionnaire de la Sara (Société anonyme de la raffinerie des Antilles), qui approvisionne la Guyane.

De longues files d'automobilistes attendent de pouvoir être servis en essence.

Le protocole signé jeudi soir par le préfet, la région, le département et l'association des maires de Guyane prévoit une nouvelle baisse de 20 centimes, permettant d'atteindre les 50 centimes de baisse à la pompe revendiqués par le mouvement de protestation.

Selon le texte, le préfet de Guyane "prendra toutes les dispositions nécessaires pour fixer par un nouvel arrêté le prix des carburants à la pompe intégrant une nouvelle baisse de 20 centimes par litre, à compter de lundi, sous réserve d'un accord formel avec la Sara, ou autres, obtenu par la négociation voulue et menée par le conseil général".

En attendant, le département et la région se sont engagés à prendre en charge le coût de cette mesure pendant un mois sur leurs fonds propres.

C'est le conseil régional qui fixe et perçoit les taxes sur l'essence, dont il reverse une partie du produit aux autres collectivités.

Le conseil régional et le conseil général doivent se réunir avant dimanche pour dégager chacun un million d'euros.

En cas d'échec des négociations, la seule autre voie possible "serait une baisse de 20 centimes des taxes régionales", a réaffirmé jeudi le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo.

Le président du conseil régional Antoine Karam (Parti socialiste guyanais) s'y refuse.

"Si, d'une manière ou d'une autre, la baisse de 20 centimes est obtenue pour les Guyanais", l'Etat débloquera 10 millions d'euros de crédits d'investissements sur le fonds exceptionnel prévu dans le projet de budget pour 2009, précise encore le protocole

Cinq millions seront affectés au seul conseil général "pour financer des projets d'investissements programmés en 2009".

De quoi en fait combler pendant trois mois les pertes de recettes des collectivités entraînées par la nouvelle baisse de 20 centimes.

Cette période servira à une mission d'inspection pour étudier la formation des prix des carburants en Guyane et proposer des réformes pour les faire diminuer.

M. Jégo se rendra "prochainement" en Guyane, a-t-il dit à l'AFP. Il compte "apporter un certain nombre d'éléments financiers nouveaux aux élus", au-delà des 6 millions d'euros que rapportera le relèvement des prix du tabac.

Il compte trouver 14 autres millions d'euros de recettes supplémentaires permanentes pour les collectivités.