
Au menu de cette revue de presse française, jeudi 22 septembre, la publication par le journal Le Monde et d’autres médias du Consortium international des journalistes d’investigation des "Bahamas Leaks", des révélations qui mettent en cause notamment l’ancienne commissaire à la Concurrence Neelie Kroes, la façon dont l’UE se déchire sur la question des migrants, qui s’impose aussi au premier plan de la campagne pour 2017, avec celle de l’identité. Et le débat sur la mondialisation.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
A la Une de la presse française, ce matin, la publication par le journal le Monde, et d’autres médias appartenant au Consortium international des journalistes d’investigation, de nouveaux documents confidentiels, les «Bahamas Leaks».
D’après le Monde, ces documents révèlent l’identité d’administrateurs, jusque là anonymes, de certaines sociétés enregistrées aux Bahamas, connues comme un paradis fiscal opaque. Parmi eux, Neelie Kroes, l’ancienne commissaire européenne à la Concurrence de la Commission Barroso, qui n’avait pas déclaré cette fonction aux autorités bruxelloises à son entrée en fonction, en 2004 et même assuré avoir abandonné tous ses mandats avant d’entrer à la Commission européenne. Oubli ou mensonge par omission? L’affaire risque d’entacher la réputation d’une ex-commissaire dont la carrière «reste émaillée de doutes sur sa neutralité vis-à-vis des entreprises», d’après le Monde, qui précise que Nellie Kroes, qui avait promis de n’accepter aucune responsabilité dans une entreprise, à l’issue de son mandat bruxellois, exerce à présent des fonctions de conseil auprès de Bank of America Merrill Lynch, de Salesforce, une entreprise américaine spécialisée dans le stockage de données à distance et Uber, le groupe de VTC. Cette nouvelle affaire, révélée peu de temps après le scandale provoqué par le recrutement de son ancien patron, l’ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso, par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, «tombent à un mauvais moment pour l’actuelle Commission présidée par le luxembourgeois Jean-Claude Juncker», relève le Monde, qui estime que ces nouvelles révélations «risquent de ternir encore plus l’image d’une institution déjà régulièrement accusée d’être plus souvent sensible aux sirènes des lobbies pro-business qu’à l’intérêt des simples citoyens».
L’Europe qui se déchire sur le contrôle des flux migratoires. «Le grand retour des frontières», annonce le Figaro, qui revient sur la volonté de la Première ministre britannique, Theresa May, de réduire ces flux migratoires, notamment en provenance de l’UE. D’après le journal, celle-ci aurait choisi de poursuivre la politique de son prédécesseur, en continuant à sous-traiter à la France, moyennant un appui financier et logistique, la gestion de la jungle de Calais, où se trouvent actuellement près de 10 000 migrants, et qui doit être démantelée. Pour éviter que les migrants continuent de tenter de s’introduire dans les camions en partance pour l’Angleterre, le gouvernement a lancé la construction d’un mur anti-intrusion à 2, 7 millions d’euros, financé entièrement par les Britanniques. Mais cet investissement sera-t-il vraiment utile? demande l’Obs, qui rapporte que les associations présentes à Calais estiment que ce mur ne fera que reporter les tentatives d’intrusion plus en amont, avec un danger encore plus grand pour les migrants.
Calais où s’est rendu hier le candidat à la primaire du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy. D’après Libération, l’ex-président a profité de l’occasion pour répéter son souhait de voir rétablis systématiquement les contrôles «à toutes les frontières» du pays, pour que la France ne soit pas «submergée» par les migrants. Ce débat ’invite plus que jamais dans la campagne, mais pas seulement. Le sujet est depuis longtemps LE thème de prédilection de ce que Libération présente comme la «faschosphère», les identitaires, les catholiques traditionnels, les nationalistes révolutionnaires, et les conspirationnistes – dont le journal tente de mesurer l’influence, et notamment la façon dont ces groupes ont «envahi internet et s’immiscent de plus en plus dans le débat public». Une « France rance » dont la «haine» trouverait le Front national pour «principal réceptacle électoral». Cette «fachosphère» est obsédée par la question de l’identité, religieuse, notamment. D’après le Parisien, la religion prendrait aussi de plus en plus de place dans l’entreprise. Le quotidien rapporte ce matin que 65 % des salariés français disent avoir observé des faits religieux sur leur lieu de travail. Une réalité qui obligerait les employeurs à «s’adapter».
On termine avec le débat proposé la Croix: «Quelle mondialisation pour demain?». «Alors que le commerce international connaît des ratés, les opposants au libre-échange se font de plus en plus nombreux», euphémise le journal, qui rappelle que cette mondialisation «ne fait pas que des gagnants». «Ce qui doit être réaffirmé, écrit la Croix, c’est que la mondialisation n’est pas un phénomène naturel mais qu’elle relève de la responsabilité humaine. Aujourd’hui, des manettes essentielles sont sous le contrôle de pouvoirs économiques supranationaux dépourvus de caractère démocratique, et les responsables politiques (doivent) remettre la main dessus, (en faisant) preuve d’imagination, (en proposant) un projet de société qui situe l’économie non pas comme une finalité, mais comme un moyen au service du bien de tous et (en manifestant) du courage, en refusant de céder aux pressions de lobbys rétifs à toute forme de régulation dans les échanges internationaux».
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.