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Les Jordaniens votent aux législatives marquées par le possible retour des islamistes

Quatre millions de Jordaniens sont appelés à élire leurs députés lors d'un scrutin attendu, qui pourrait marquer un retour des Frères musulmans, principale force d'opposition dans le royaume, au parlement.

Plus de six millions et demi d'électeurs Jordaniens sont appelés aux urnes mardi 20 septembre pour des élections législatives. Un scrutin qui marque le retour des Frères musulmans, principale force d'opposition dans le royaume.

Les islamistes avaient boudé les élections en 2010 et 2013 pour dénoncer des scrutins entachés d'irrégularités et une loi électorale favorisant le vote tribal favorable au régime. Ils dénoncent aussi le découpage des circonscriptions électorales, jugé injuste et exigent l'instauration d'un système parlementaire dans lequel le Premier ministre serait issu de la majorité du Parlement, et non plus nommé par le roi.

Pas de grands changements dans le futur Parlement

Les analystes ne prévoient pas de grands changements dans le futur Parlement qui jouit de pouvoirs limités. La majorité devrait rester occupés par des hommes d'affaires et des responsables de tribus loyaux à la monarchie.

Les seuls inconnus de ce scrutin sont le taux de participation et le score que réalisera la coalition formée par le Front de l'action islamique (FAI), vitrine politique des Frères musulmans. Selon des experts, celle-ci pourrait remporter environ 20 sièges et devenir ainsi la première force politique d'opposition du Parlement.

L'abstention s'annonce élevée : 42 % des électeurs éligibles ne prévoient pas de se rendre aux urnes, selon un sondage du centre Phenix des études économiques et informatiques. L'affluence était faible en début de matinée dans la capitale.

Les Jordaniens votent aux législatives marquées par le possible retour des islamistes

Mise en garde contre les fraudes

Lundi, l'agence officielle Petra a relayé des avis religieux de Dar al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays, dans lesquels elle presse les Jordaniens d'aller voter, qualifiant le scrutin de "devoir" national et religieux.

Elle a aussi mis en garde contre les fraudes et surtout l'achat des voix, une pratique répandue lors des derniers scrutins.

Le président de la commission électorale, Khaled al-Kalalda, a tenté de son côté de rassurer les électeurs affirmant que les élections se dérouleront conformément "aux normes internationales".

Le scrutin sera supervisé par 14 000 observateurs locaux et 676 internationaux, dont 66 observateurs annoncés par l'Union européenne.

Le scrutin se déroule dans un contexte délicat pour le royaume, dont l'économie a été sévèrement touchée par les conflits qui font rage dans les pays voisins, en Irak et en Syrie, et l'accueil de centaines de milliers de réfugiés qui pèsent lourdement sur les finances du royaume.

Membre actif de la coalition internationale conduite par les États-Unis qui combat l'organisation jihadiste État islamique (EI), la Jordanie craint depuis plusieurs années une contagion de la menace jihadiste sur son territoire, déjà touché par deux attentats cet été.

Avec AFP