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Netanyahou en visite à Paris pour évoquer la situation iranienne

Le Premier ministre israélien, qui effectue sa première tournée européenne depuis son retour au pouvoir, est arrivé à Paris. Il devrait plaider pour un durcissement de la position internationale contre l'Iran auprès de Nicolas Sarkozy.

AFP - Après l'Italie, le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu est arrivé en France mercredi pour présenter sa vision d'un Proche-Orient pacifié et plaider pour un durcissement face à l'Iran, sur fond de tension croissante avec Washington sur la question de la colonisation.

Il s'agit de la première tournée européenne de M. Netanyahu, depuis son retour au pouvoir en avril, et de la première prise de contact entre le Premier ministre de droite et les autorités françaises, qui ont toujours l'ambition de peser sur le processus de paix.

M. Netanyahu devait s'entretenir dans la journée avec le président français Nicolas Sarkozy, puis rencontrer les représentants de la communauté juive de France, la plus importante d'Europe.

Si les positions entre la France et Israël divergent sur de très nombreux points liés au processus de paix, comme la poursuite de la colonisation ou encore le statut de Jérusalem, M. Sarkozy a récemment qualifié d'"avancée importante" l'acceptation par Israël d'un Etat palestinien.

M. Netanyahu a accepté le 14 juin le principe d'un Etat palestinien, à condition notamment qu'il soit démilitarisé et que les Palestiniens reconnaissent au préalable Israël comme Etat juif. Des préalables jugés inacceptables par ces derniers.

Le président français a insisté sur la nécessité que cet Etat soit "indépendant, moderne, démocratique et viable", jugeant qu'il s'agit là de "peut-être la seule véritable garantie de sécurité pour Israël".

Déterminé à jouer un rôle central dans la région, M. Sarkozy avait évoqué, au début de l'année, sa volonté d'organiser une "grande conférence de paix", idée qui semble ne pas avoir conquis les Américains.

"La France est prête à contribuer à la reprise et à la conclusion rapide des négociations de paix entre Israël et ses voisins arabes", a répété mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Mais le principal dossier que M. Netanyahu semblait vouloir évoquer en France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, est celui de l'Iran. Cette question a été largement discutée à Rome entre M. Netanyahu et Silvio Berlusconi, chef du gouvernement d'un pays qui est l'un des premiers partenaires européens de l'Iran.

Ce dernier s'est rallié à la plupart des vues du Premier ministre de l'Etat hébreu sur les questions palestiniennes et iraniennes.

"La principale menace est le comportement agressif de l'Iran qui réprime son propre peuple", a déclaré à Rome M. Netanyahu.

La volonté de dialogue de Washington avec l'Iran représente une source de division entre Israël et les Etats-Unis.

Mais les divergences entre les deux alliés semblent également s'accroître autour de la question de la colonisation, que M. Netanyahu veut poursuivre contre l'avis de Washington.

Une rencontre entre M. Netanyahu et l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, prévue jeudi à Paris, a été annulée au dernier moment. D'après le quotidien israélien Yediot Aharonot, c'est Washington qui a pris cette décision, en signe de mécontentement.

"Le Premier ministre espère trouver un terrain commun avec les Etats-Unis sur la question des colonies, c'est pourquoi il a estimé qu'un examen supplémentaire des données était nécessaire", a affirmé mercredi un haut responsable de la délégation de Benyamin Netanyahu.

Selon lui, M. Netanyahu a décidé d'envoyer le ministre de la Défense Ehud Barak à Washington "car il est très impliqué dans le dossier des colonies". "Une fois ce travail effectué, le Premier ministre rencontrera M. Mitchell", a-t-il dit.

M. Netanyahu devait poursuivre sa visite en France jeudi par un entretien avec le Premier ministre François Fillon, avant de regagner Israël dans la soirée.