La Russie a appelé dimanche les États-Unis, qu'elle accuse de menacer l'accord de trêve en Syrie, à mener une enquête complète sur les frappes meurtrières de la coalition internationale contre l'armée syrienne.
Moscou hausse le ton contre Washington, qu’elle accuse de mettre en péril l'accord de trêve en Syrie, après les raids aériens menés par la coalition dirigée par les États-Unis, samedi soir, contre une position de l’armée syrienne, dans la région de Deir Ezzor (est de la Syrie).
C’est à ce titre, que le ministère russe des Affaires étrangères a réclamé, dimanche, une enquête approfondie sur l'incident dans lequel plus de 60 soldats syriens ont été tués.
"Moscou est profondément inquiet de ce qui s'est passé. Nous appelons nos partenaires américains à mener l'enquête la plus complète et à prendre des mesures pour éviter de tels incidents à l'avenir", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon le ministère de la Défense russe, ces militaires ont perdu la vie au cours de quatre raids menés par deux F-16 et deux A-10 venant d'Irak dans cette région de l'est de la Syrie où l'armée du président Bachar al-Assad est en confrontation directe avec l’organisation État islamique (EI).
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), citant une source militaire à l'aéroport de Deir Ezzor, a évoqué un bilan d'au moins 90 soldats syriens tués.
"Refus entêté" de coopérer avec Moscou
La coalition internationale a reconnu, samedi 17 septembre, qu'elle avait bombardé ce qu'elle pensait être une position de l'EI, avant de mettre fin à l'opération dès que Moscou l'a prévenue qu'il s'agissait peut-être de militaires syriens.
Dans son communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ces frappes se situaient "à la frontière entre la négligence criminelle et la connivence directe avec les terroristes de l'EI".
Cet incident, a-t-il ajouté, trouve son origine dans le "refus entêté" des Américains de coopérer avec la Russie dans la lutte contre l'EI, l'ex-Front al Nosra et d'"autres groupes terroristes".
Enfin, l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, a pour sa part accusé Washington d'avoir violé son engagement de ne pas viser les positions syriennes et estimé que cet incident est "un mauvais présage" pour le maintien de l'accord américano-russe en Syrie.
Avec AFP et Reuters