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Législatives russes : le parti de Vladimir Poutine assuré de remporter un scrutin sans enjeu

Les Russes ont commencé à se rendre aux urnes, dimanche, afin de renouveler la Douma, leur Parlement. Sans surprise, Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, devrait remporter un scrutin dépourvu d'enjeu.

Aucun suspense. Les électeurs russes ont commencé à se rendre aux urnes, dimanche 18 septembre, pour des législatives que Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, devrait remporter sans surprise, à l'issue d'une campagne électorale, qui s’est déroulée dans une indifférence quasi-générale.

"Cette campagne a été marquée par le désintérêt profond des Russes pour ces élections, explique Elena Volochine, correspondante de France 24 en Russie. Cette indifférence est liée au désenchantement de la population, qui a vu son niveau de vie se détériorer très largement au cours de ces dernières années, et qui a le sentiment que ses députés n’ont pas le pouvoir, voire la volonté, d’améliorer à l’avenir leur quotidien."

Ce scrutin, où plus de 6 500 candidats issus de 14 partis sont en compétition pour 450 sièges à la Douma d'État, chambre basse du Parlement, intervient, alors que la Russie est frappée par la récession économique provoquée par les sanctions occidentales et la chute des prix du pétrole.

Toutefois, malgré ce contexte, le président russe continue à jouir d'une popularité record, notamment en raison du rattachement de la Crimée largement salué par les Russes, qui "ressentent, malgré tout, une certaine proximité avec Vladimir Poutine", précise Elena Volochine.

Vers une abstention record

Une nette victoire lors de ces législatives, où la moitié des députés seront pour la première fois élus au suffrage majoritaire, mettrait le président russe sur orbite d’un éventuel quatrième mandat, s'il décidait à se représenter à la présidentielle de 2018.

Une victoire qui ne devrait pas lui échapper. "Même si le taux d’abstention s’annonce record, le parti Russie unie est crédité de 41 % d’intention de vote pour ces législatives, rappelle Elena Volochine. Ce score s’explique notamment par le fait que les ressources de campagne ont été extrêmement inégales entre le parti au pouvoir et ses rivaux. Russie unie a utilisé toutes les ressources bureaucratiques et administratives pour s’assurer un maximum de vote."

L'ONG de défense des droits des électeurs Golos a d'ailleurs dénoncé dans son rapport "la campagne électorale la plus molle et la moins active de ces 10 dernières années".

Jeudi, le président russe a exhorté lors d’une allocution télévisée ses compatriotes à participer massivement aux élections, qui concerneront également plusieurs chambres régionale et des gouverneurs. "Je vous demande d'aller aux urnes, de voter, d'exprimer votre position", a lancé Vladimir Poutine. "Faites votre choix, votez pour la Russie !", a-t-il ajouté.

"Ces élections sont d’abord un enjeu pour le pouvoir, plus que pour la population, observe Elena Volochine. Cette Douma, telle qu’elle sera constituée à l’issue du scrutin sera l’appui du Kremlin. Et c’est là où, il y aura un léger enjeu, parce que si quelques députés de l’opposition parviennent à percer la barrière et à constituer une alliance, cela sera peut-être, le début d’un pluralisme en Russie, qui pourra jouer un rôle à l’avenir."

Avec AFP