Vladimir Poutine s'est déclaré samedi "positif" sur l'accord passé avec les États-Unis sur la Syrie, tout en accusant les États-Unis de manquer de transparence.
"Nous sommes plus positifs que négatifs" sur le cessez-le-feu. C’est ce qu’a déclaré Vladimir Poutine, samedi 17 septembre, sur les chances de l’accord passé avec les États-Unis sur la Syrie malgré l’annulation, à la dernière minute, vendredi soir, d’une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le président russe a, pour sa part, estimé que Moscou et le régime syrien tenaient leurs engagements prévus par l'accord américano-russe. Le régime du président Bachar al-Assad "respecte complètement" la trêve, et "quant à la Russie, elle remplit toutes ses obligations", a assuré Vladimir Poutine, en voyage au Kirghizstan.
Il a en revanche accusé l'opposition syrienne de ne pas rester inactive pendant la trêve. "Nous voyons des tentatives de se regrouper parmi ces terroristes, ils tentent de changer d'étiquette, de changer de nom pour préserver leurs capacités militaires", a-t-il déclaré. "C'est ce que nous voyons, et c'est triste", a-t-il ajouté, estimant que Washington se trouvait face au "problème plutôt compliqué de distinguer les opposants [au régime] des terroristes".
Poutine accuse Washington de persister à envisager l’option anti-Assad
Le chef du Kremlin a également accusé Washington de sembler "vouloir préserver les possibilités de combattre le gouvernement légitime du président Assad", y voyant "une voie très dangereuse". Et d'appeler les Américains à plus de transparence. "Je voudrais que nous soyons honnêtes les uns avec les autres [...]. Je ne comprends pas pourquoi nous devrions cacher des accords", a-t-il lancé, faisant référence au refus des États-Unis de partager avec le Conseil de Sécurité de l'ONU les détails de l'accord - officiellement pour raisons de "sécurité opérationnelle".
Il a toutefois précisé que Moscou s'abstiendrait "de révéler des détails, tant que nos partenaires américains ne seront pas d'accord pour le faire". Les États-Unis, a-t-il encore accusé, "ne veulent pas rendre ces détails publics parce qu'alors la communauté internationale [...] comprendra qui sont ceux qui ne respectent pas l'accord", faisant référence aux rebelles.
L’armée russe a été, elle, plus virulente que son président dans ses accusations contre Washington. "Si la partie américaine ne prend pas de mesures appropriées pour remplir ses engagements dans le cadre de l'accord obtenu le 9 septembre, les États-Unis seront entièrement responsables de l'échec du cessez-le-feu sur le territoire syrien", a ainsi déclaré, samedi, le général Viktor Poznikhir, de l'état-major russe, lors d'un briefing.
Au quatrième jour de l'accord, la trêve a connu, vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi, de sérieux accrocs, avec des bombardements aériens sur une localité rebelle, par des avions non identifiés, et de violents combats dans la périphérie de Damas.
Le conflit en Syrie a fait plus de 300 000 morts depuis cinq ans, selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme (OSDH).
Avec AFP