Arrêté mercredi à Paris, le jeune lycéen soupçonné de préparer une attaque jihadiste imminente a été mis en examen et placé en détention provisoire, vendredi.
Soupçonné de vouloir mener une attaque terroriste, le lycéen de 15 ans, arrêté mercredi à Paris, a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle et placé en détention provisoire, vendredi 16 septembre.
Prêt à passer à l'acte
Le cas de ce jeune adolescent, scolarisé dans le XXe arrondissement de la capitale, s'ajoute à ceux d'au moins deux autres de 15 ans écroués ces derniers jours pour des faits similaires, inspirés par les appels au meurtre lancés sur les réseaux sociaux par Rachid Kassim, propagandiste français de l'organisation État islamique (EI).
Devant les enquêteurs, l'adolescent, né en Égypte, a reconnu avoir été en contact avec Rachid Kassim sur la messagerie cryptée Telegram, selon une source proche de l'enquête. L'exploitation de son téléphone a fait ressortir des éléments montrant qu'il était prêt à passer à l'acte, a ajouté la même source.
Pourtant, les investigations menées à ce stade sur le jeune arrêté mercredi dessinent le profil d'un lycéen inconnu des services antiterroristes, qui suivait sa scolarité normalement, sans faire de vagues.
C'était un garçon "plutôt sympa", "pas renfermé", a décrit à l'AFP un camarade de lycée de 14 ans, qui était dans sa classe de quatrième et troisième. "Il ne pensait pas que le 13-Novembre était quelque chose de bien", a ajouté ce lycéen, en référence aux attentats parisiens ayant fait 130 morts en 2015.
"C'était un des meilleurs de sa classe. Il voulait avoir des hyper bonnes notes pour faire plaisir à ses parents", a témoigné un autre camarade devant une caméra de France 2. Après les attentats de janvier 2015, a-t-il raconté, il disait "que ce qu'avait fait Charlie Hebdo ce n’était pas bien, mais ce qu'avaient fait les jihadistes aussi". La Syrie ? Il n'en avait "jamais" parlé.
Rôle déterminant de Rachid Kassim
Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a inspiré, de manière plus ou moins directe, les attaques de Magnanville (Yvelines), et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Son influence virtuelle apparaît aussi en filigrane dans les projets d'attentats du commando de femmes arrêté la semaine dernière après la découverte d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein cœur de Paris.
Ces arrestations interviennent, alors que, selon le Premier ministre Manuel Valls, la menace terroriste est "maximale" en France.
Trente-sept mineurs sont actuellement mis en examen dans des enquêtes antiterroristes, dont 14 sont détenus (11 garçons et trois filles), selon une source judiciaire.
Avec AFP