En septembre 2016, Standard Innovation, le fabricant des sextoys connectés We-Vibe, était poursuivi en justice par une de ses clientes qui accuse l'entreprise de collecter illégalement ses données.
Certaines choses ne devraient probablement pas devenir connectées. Certes, sur le papier, un sextoy contrôlé grâce à son smartphone a l'air d'être alléchant, surtout si on vit une relation de couple à distance ou si on souhaite épicer son quotidien.
Mais imaginez maintenant que l'application en question récolte vos données sur les dates d'utilisation de l'appareil, la fréquence, ainsi que votre programme préférée. Gênant non ? C'est exactement pour cela qu'une femme, restée anonyme sous les initiales de "N.P.", a déposé une plainte auprès de la Cour de l'Illinois contre Standard Innovation, qui gère la ligne de sextoys We-Vibe et les applis associées, signale Vocativ.
Parano, la gente dame ? Pas si sûr. En août dernier, deux chercheurs en sécurité – connus sous les pseudos de "followr" et "gOldfisk"– s'étaient exprimés sur le sujet à la convention de hackers Def Con à Las Vegas. Ils avaient averti que Standard Innovation était capable de collecter en temps réel des informations sur la température et sur l'intensité des vibrations du sextoy. Les deux chercheurs avaient découvert cela en démontant l'appareil et en étudiant les informations reçues et envoyées par celui-ci ainsi que les conditions d'utilisation du vibromasseur.
"Est-ce qu'on veut que des gens aient accès aux mouvements que nous préférons ?", avait interrogé followr. Problablement non. Plus effrayant encore, un hacker pourrait être théoriquement capable de prendre le contrôle de l'appareil pendant l'usage, selon les deux analystes,. Une théorie qui fait froid dans le dos.
Des données précieuses
D'après CNET, suite à la conférence, les porte-paroles de Standard Innovation avaient promis de réparer la vulnérabilité aux hackers tout en clarifiant les conditions de la collecte de données. La société avait tenu tout de même à rappeler l'utilité de celle-ci : "Elle est importante pour comprendre la manière dont les gens utilisent nos produits." Et de donner l'exemple où les vibromasseurs seraient en permanence utilisés à pleine puissance. "Ce serait alors un signe que nos produits ne sont pas assez puissants."
Standard Innovation avait aussi promis de laisser aux utilisateurs la possibilité de sortir du programme de collecte des données.
Les promesses n'ont pas suffit apparemment puisque "N.P." a décidé d'attaquer l'entreprise en justice le 2 septembre 2016 selon Courthouse News Service. Le media américain d'informations juridiques déclare que, dans sa plainte de 18 pages, "N.P." explique avoir acheté 130 $ le produit de We-Vibe en mai dernier. Elle s'en est servi à de multiples reprises afin de se rendre compte que "We-Connect [ndlr : l'application qui fonctionne avec le sextoy] surveille et enregistre, en temps réel, la manière dont on utilise l'appli (…) avant de transmettre les données collectives sur nos usages privés à des serveurs au Canada."
"N.P." estime que, dans cette affaire, ce sont les "détails les plus intimes" de nos vies qui sont en péril. Au total, elle reproche à Standard Innovation cinq chefs d'accusation. La société n'a pas souhaité commenter pour le moment.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.