
La révélation de la pneumonie d’Hillary Clinton a propulsé la santé de la candidate démocrate à la Maison Blanche au centre du débat politique. Que se passerait-il si elle décidait de se retirer de la course ? Trois scénarios sont possibles.
"Il faudrait être fou pour ne pas se préparer à cette éventualité". Don Fowler, ex-président de la Convention nationale démocrate (DNC), a été catégorique lundi 12 septembre : le parti démocrate doit avoir un plan de secours au cas où Hillary Clinton se retirait de la course à la présidentielle américaine pour des raisons de santé.
Ce scénario, qui aurait ressemblé à une théorie du complot du camp conservateur il y a encore quelques jours, a gagné en crédibilité avec la révélation de la pneumonie de la candidate après qu'elle a trébuché lors des cérémonies de commémoration des attentats du 11 septembre 2001.
Le choix d’Hillary
Que se passerait-il si la candidate était trop malade pour continuer ? Le parti démocrate devrait d’abord attendre que sa candidate se décide à jeter l’éponge. Personne ne peut lui imposer d’abandonner, mais si elle le fait, l’article 2, alinéa 7 du règlement intérieur du parti démocrate prévoit que le président de la Convention nationale démocrate réunisse en urgence un comité de ses membres. Un nouveau candidat serait alors désigné à la majorité des personnes présentes.
Les règles ne donnent pas d’avantage particulier au colistier d’Hillary Clinton, Tim Kaine, par rapport aux autres prétendants tels que Bernie Sanders ou l’actuel vice-président Joe Biden. Le texte est flou "laissant aux membres de la DNC l’opportunité de choisir le candidat qui leur semble à ce moment là le mieux placé", explique Jeanne Zaino, professeur de sciences politiques au Collège Iona de New York, interrogé par l’AFP.
L’importance du timing
Hillary Clinton peut aussi décider d’abandonner après avoir gagné les élections… mais avant d’entrer à la Maison Blanche. Il existe alors deux cas prévus par la loi électorale américaine. Si la candidate juge qu’elle n’est pas apte après avoir été officiellement désignée présidente par le collège des grands électeurs, la solution est simple : le vice-président – ce serait alors Tim Kaine – deviendrait président. La situation deviendrait beaucoup plus complexe si elle se retirait entre la fin du vote populaire qui a lieu le 8 novembre et la réunion du collège des grands électeurs.
Les grands électeurs qui auront reçu le mandat pour voter en faveur d’Hillary Clinton seront alors "libre de voter pour le candidat de leur choix", d’après la loi législative américaine. En d’autres termes, ils pourront opter seulement pour quelqu’un qui s’est officiellement présenté à l’élection présidentielle : le républicain Donald Trump, le libertarien Gary Johnson ou l’écologiste Jill Stein. Impossible, pour eux, de voter pour Bernie Sanders ou Tim Kaine puisqu’aucun des deux n’est officiellement candidat pour le poste de président des États-Unis.
Ces scenarios restent cependant très hypothétiques. Le médecin d’Hillary Clinton, Lisa Bardack, a affirmé que la candidate "se remettait très bien".