Au menu de cette revue de presse française, jeudi 8 septembre, le discours sur « la démocratie face au terrorisme » que François Hollande doit prononcer aujourd’hui – un événement présenté par ses proches comme la première étape de sa reconquête de l’opinion en vue de 2017, le retour du «made in France» dans la campagne pour la présidentielle. Et une mobilisation contre le sexisme au quotidien.
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On commence cette revue de presse française avec l’appel à l’unité, lancé hier à l’université d’été de La Rochelle par les frondeurs du Parti socialiste.
L’aile gauche du PS propose «une grande primaire citoyenne ouverte, de toute la gauche et des écologistes, sans exclusive et sans préalable» - la même primaire, mot pour mot, que celle qui a échoué à se concrétiser en début d’année, d’après le Monde, qui évoque un projet qui relève du «chemin de croix». Pourquoi les frondeurs expliquent-ils à présent que «ce qui est apparu impossible en janvier 2016 sera possible en janvier 2017»? Parce que François Hollande, trop bas dans les sondages, ne peut plus remonter, selon certains de ses camarades, qui assurent qu’une gauche arrivant trop divisée à la présidentielle équivaut à une forme de suicide collectif. «La gauche risque de disparaître, et pour un moment», prévient aussi Christiane Taubira, qui a choisi Libération pour sortir de son silence – silence relatif, puisque l’ex-garde de Sceaux avait déjà publié un livre, au lendemain de sa démission. Dans l’entretien qu’elle a accordé à Libé, l’ancienne ministre de la Justice annonce son intention de s’engager fortement dans la campagne pour la présidentielle pour y défendre sa vision de la gauche et de la France. Mais encore, me demanderez-vous? Sera-t-elle elle aussi candidate? Soutiendra-t-elle François Hollande, s’il décide de se présenter? Sur ce sujet, la très lyrique candidate à la présidentielle de 2002, est beaucoup moins loquace. A la question «Si Hollande se présente à la primaire, le soutiendrez-vous?», Christiane Taubira répond: «Je ne fais pas de la politique avec des hypothèses».
François Hollande, candidat ou non, peut compter sur le soutien de sa ministre de l’Environnement, Ségolène Royal. D’après le Parisien, l’ancienne compagne du président serait «redevenue une des voix qui comptent le plus» à l’Elysée. «Hollande-Royal, le vrai couple présidentiel», annonce le journal, façon feuilleton à l’eau de rose. Dans une infographie inspirée, le Parisien va jusqu’à représenter le chef de l’Etat à son bureau, entouré des photographies de «ces femmes qui peuvent le sauver» - à l’image, Ségolène royal, donc, mais aussi Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, et même Martine Aubry. Pour parfaire le vaudeville, sans doute, et ne fâcher personne, peut-être, le Parisien n’oublie pas de mentionner «le soutien discret» apporté par l’actuelle compagne du président, l’actrice Julie Gayet.
Le Premier ministre, lui, est monté au créneau, ce week-end, pour répondre aux attaques de Nicolas Sarkozy sur la lutte engagée contre le terrorisme par François Hollande. Le candidat à la primaire du parti Les Républicains a accusé son successeur de ne pas assez protéger les Français - ce à quoi Manuel Valls a répondu en assurant que l’ex-président faisait le jeu du Front national. Valls, qui se pose désormais «en dernier des hollandais», d’après les Echos, en «homme fidèle jusqu’au bout, et même général en chef de la bataille qui s’annonce». Mais de quelle bataille s’agit-il exactement? Alors que le Figaro annonce que c’est «le terrorisme (qui est) au cœur de la bataille droite-gauche», l’Opinion évoque plutôt une «mise en scène» de la rivalité entre Nicolas Sarkozy et François Hollande sur ce sujet.
François Hollande et Nicolas Sarkozy qui ne devraient pas, a priori, rencontrer le Dalaï Lama, qui débute aujourd’hui une visite de six jours en France. Présentée par la Maison du Tibet comme une simple visite «pastorale et religieuse», au cours de laquelle Tenzin Gyatso ne devrait rencontrer aucun responsable politique de premier plan, cette venue dans l’Hexagone est qualifiée de «visite hors norme» par le Parisien. Le prix Nobel de la paix de 1989 doit donner une série de conférences, notamment au Zénith de Strasbourg, où les fidèles sont invités à débourser 95 euros pour écouter son intervention. Pas de prise de parole, en revanche, devant les élèves de Sciences Po, selon l’Obs, qui rapporte que la grande école a finalement renoncé à recevoir le leader spirituel tibétain demain. Contrairement à ce qu’affirme la direction de Sciences Po, des spécialistes évoquent des «pressions chinoises», le tibétologue Robbie Barnette , professeur à l’université américaine Columbia, dénonçant même «une triste première pour une université du rang» de Sciences Po. Quant à l’intéressé, il a assuré ne pas s’émouvoir de la situation. Dans une interview au Monde accordée il y a deux jours, le Dalaï Lama déclarait n’avoir «rien à dire aux officiels», et préférer «parler du bonheur» à ceux qui le souhaitent. Interrogé sur les attentats en France, le chef spirituel tibétain dit croire «en l’éducation». «Il faut inculquer un sens d’unité de l’humanité, dit-il. La réalité est que l’avenir de chaque continent dépend des autres».
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