La trêve négociée par les États-Unis et la Russie en Syrie, acceptée par le régime d'Assad, est entrée en vigueur lundi soir. Pour le secrétaire d'État américain ce plan de paix est "peut-être la dernière chance pour sauver" le pays.
La trêve négociée par les États-Unis et la Russie en Syrie, et acceptée par le régime de Bachar el-Assad, est entrée vigueur lundi 12 septembre, jour de la fête de l’Aïd, à 19 heures locales. L'opposition et la rébellion n'ont pas encore formellement approuvé l'accord. Le régime, lui, avait déjà donné son approbation à cette cessation des hostilités.
Pour le secrétaire d'État américain John Kerry, ce plan de paix est "peut-être la dernière chance pour sauver" le pays, ravagé par la guerre depuis 2011. "Nous pensons que la seule solution réaliste et possible au conflit est au bout du compte une solution politique", a martelé le chef de la diplomatie américaine devant la presse, en jugeant qu'il était "trop tôt pour tirer des conclusions" sur le cessez-le-feu appliqué depuis quelques heures seulement.
De nombreuses inconnues subsistent en effet quant à l'application de cet accord : on ignore quels factions rebelles le respecteront, et si Moscou a confirmé dans l'après-midi suspendre ses frappes sur tout le territoire, il a ajouté une exception, celle des zones "terroristes". Quand au président Assad, il affirmait encore lundi matin sa détermination à "reprendre" tout le territoire syrien.
Dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'armée syrienne a toutefois annoncé le gel de ses opérations militaires dans le pays, se réservant le droit de "riposter de manière conséquente à toutes violations de la part des groupes armés", selon son communiqué.
L'armée syrienne était jusqu'à aujourd'hui actuellement engagée sur plusieurs fronts : à Alep dans le Nord, dans la région de Lattaquié sur le littoral, dans la région de Damas et dans le sud du pays.
L'accord stipule d'abord l'instauration d'un cessez-le-feu de 48 heures commençant lundi à 19 h (16 h GMT) dans les régions qui ne sont pas aux mains des jihadistes comme le groupe État Islamique (EI). Il préconise un accès humanitaire sans entrave aux zones assiégées, comme Alep, principal front du conflit. Il prévoit pour acheminer l'aide une "démilitarisation" de la route du Castello, au nord d'Alep, unique axe de ravitaillement pour les rebelles avant sa prise en juillet par le régime.
Si cette trêve de 48 heures tient, elle pourrait être renouvelée de nouveau pour une période de 48 heures. Et si la trêve tient une semaine, les États-Unis et la Russie créeront un centre conjoint en vue de mener des frappes contre les jihadistes.
Avec AFP