![Attentats en France : ce que l'on sait de Rachid Kassim, membre présumé de l'EI Attentats en France : ce que l'on sait de Rachid Kassim, membre présumé de l'EI](/data/posts/2022/07/21/1658426609_Attentats-en-France-ce-que-l-on-sait-de-Rachid-Kassim-membre-presume-de-l-EI.jpg)
Les attaques déjouées ces derniers jours en France reposent la question du pilotage à distance des projets d'attentats par le groupe État islamique et mettent en lumière le rôle de l'un de ses membres présumés : Rachid Kassim.
Rachid Kassim. Le nom revient en boucle dans les enquêtes sur les attaques terroristes de ces derniers mois en France et sur les projets d’attentats déjoués ces derniers jours à Paris. Mais que sait-on de ce jihadiste présumé de l’organisation État islamique (EI) et de son rôle éventuel dans le "téléguidage" des attaques ?
Français de 29 ans, originaire de Roanne (dans le centre-est de la France) où il a été animateur d'un centre social, Rachid Kassim a quitté la France en 2012 pour faire le jihad. Selon le journal local, Le Dauphiné Libéré, ce père de trois enfants, né de parents algériens, s'était radicalisé quelques mois avant son départ après un séjour au Maghreb. Pour rejoindre l'EI, il est passé par l'Égypte avant de gagner la zone irako-syrienne d'où il appelle régulièrement, via Internet, à frapper la France.
Sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur le réseau crypté Telegram, il diffuse ainsi régulièrement des appels au meurtre, des listes de cibles potentielles mais aussi de scénarios d'attentats en France. Autant d’appels qui ne sont pas officiellement repris par l’EI mais qui semblent concourir à des passages à l’acte en France.
Des contacts noués via Telegram avec des suspects en France
Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a ainsi "téléguidé" l’attaque de Magnanville, dans les Yvelines, au cours de laquelle un policier et sa compagne ont été tués le 13 juin. L’auteur présumé du double assassinat "faisait partie de son groupe Telegram, et Kassim a eu une véritable influence dans cette affaire", assure ainsi une source proche de l'enquête.
Des liens ont également été établis entre Rachid Kassim et au moins un des tueurs de Saint-Étienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, où un prêtre a été tué le 26 juillet. Selon les enquêteurs, "c'est lui qui a mis en contact les deux tueurs et donné les consignes".
Rachid Kassim a, par ailleurs, félicité l'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts le 14 juillet à Nice, dans une vidéo mettant en scène l'exécution de prisonniers syriens.
Quant au commando de jeunes femmes de l'Essonne qui a tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz en plein Paris et qui préparait une autre attaque jugée "imminente", elles étaient "téléguidées par des individus se trouvant en Syrie" et nouaient leurs projets "de manière virtuelle", a indiqué le procureur de Paris François Molins. Or "l'une des protagonistes" du commando était en contact avec Rachid Kassim via Telegram, selon Le Monde. Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent d’ailleurs à la lettre aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet.
Le Monde rapporte que sur Telegram, Rachid Kassim a ouvertement évoqué le commando de jeunes femmes après leur passage à l'acte en exhortant des hommes à les imiter : "Des femmes, des sœurs passent à l’attaque. Où sont les frères ? […] Il faut que vous compreniez que si ces femmes sont passées à l’action, c’est certainement parce qu’il y a trop peu d’hommes qui passent à l’action", écrit-il. Dans la propagande jihadiste de l’EI, les femmes n’ont pas le droit de combattre et les appeler à commettre des attentats n’est pas une consigne officiellement relayée par l’EI.
La dernière apparition en date du nom de Rachid Kassim remonte à l’interpellation, samedi à Paris, d’un adolescent soupçonné de pouvoir "passer à l'acte". Le suspect qui était assigné à résidence depuis 2015 dans le cadre de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre était, en effet, en lien avec le jihadiste, selon une source proche de l’enquête.
Avec AFP et Reuters