logo

"Hollande, le plongeon"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 8 septembre, le discours sur « la démocratie face au terrorisme » que François Hollande doit prononcer aujourd’hui – un événement présenté par ses proches comme la première étape de sa reconquête de l’opinion en vue de 2017, le retour du «made in France» dans la campagne pour la présidentielle. Et une mobilisation contre le sexisme au quotidien.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
A la Une de la presse française, ce matin, le discours sur « la démocratie face au terrorisme » que François Hollande doit prononcer aujourd’hui devant la Fondation Jean Jaurès.
Pourquoi autant d’agitation autour d’un simple discours, me demanderez-vous? Parce que, nous dit-on, l’événement est présenté par l’entourage du président comme la première étape dans sa reconquête des Français, alors qu’il dévisse dans les sondages, comme l’allumage du premier étage de la fusée, en vue de 2017. «François Hollande: le plongeon», annonce l’Opinion, qui montre le chef de  l’Etat  s’apprêtant à sauter dans une piscine aux trois quarts vide – symbole aquatique de son impopularité. «C’est maintenant qu’il me faudrait une bonne pluie », lui fait dire le dessinateur Kak. Le Figaro, lui, voit plutôt François Hollande «au pied du mur», un président «affaibli», qui jouerait «gros», alors qu’il se voit menacé «de satellisation, voire de disparition». Le journal raconte comment l’Elysée a «savamment fait monter la pression ces derniers jours, missionnant une escouade de chevau-légers pour pré-vendre l’événement à la presse» - c’est réussi, visiblement. «Le chef de l’Etat devrait se poser en gardien de la République et de l’Etat de droit, affirmant sa vision de la gauche face à une droite qui tire dans tous les sens», annonce Libération: François Hollande serait «prêt et serein pour sa rentrée de la reconquête».
Face au terrorisme, quelles sont «les armes de la démocratie»? La Croix a posé la question à cinq personnalités.  L’enjeu de cette question dépasse l’échéance électorale», rappelle le journal. «Les attaques sanglantes répétées sur le sol français mettent à rude épreuve la cohésion nationale, écrit la Croix, qui évoque les «tensions» ravivées par l’attentat de la Pomenade des Anglais et l’assassinat du père Hamel – des tentions «qui se mesurent aussi au rythme de polémiques qui se sont succédées jusque sur les plages», avec «l’affaire» du burkini. La Croix juge que ce qui fragilise le plus les démocraties, «c’est la précipitation, l’incapacité à prendre le temps de la réflexion et d’un débat posé».
Autre signe, peut-être, de l’entrée en campagne de François Hollande, l’annonce d’une baisse d’impôts pour les classes moyennes – «un dernier geste pour la route», selon Libération, qui estime que la baisse promise par le président ne suffira pas à «effacer l’échec de sa politique fiscale menée en faveur des entreprises et aux dépens du pouvoir d’achat et de la croissance».
La campagne pour 2017 dans laquelle s’est aussi invité le «made in France», d’après le Figaro. Alors que l’entreprise Alstom vient tout juste d’annoncer la fermeture de son site de Belfort, le journal raconte comment tous les candidats ont choisi de s’emparer du thème de la relance de la production française, considérée comme une solution à la crise industrielle et plébiscitée par les Français. «Französische Qualität»: le Figaro explique que la promotion du «made in France» nécessite deux conditions: la qualité et la compétitivité - l’occasion de fustiger une fois de plus l’«enfer fiscal et réglementaire», qui «lamine leurs capacités financières et complique jusqu’à l’absurde la vie des chefs d’entreprise». Le «made in France» reste une exception, rappelle la Croix, qui revient sur «la lente mais inéluctable désindustrialisation de l’Hexagone». Le mouvement des partisans du made in France n’a pas permis de retournement de tendance: la France a encore perdu 44 usines en 2015, et 41 000 emplois ont été détruits dans ce secteur, selon l’Insee. Moins de 10% des emplois français sont désormais liés à l’industrie, contre plus de 15 % il y a dix ans.
A noter également, le lancement aujourd’hui par le gouvernement, des associations et des personnalités, d’une campagne contre le sexisme au quotidien. Cette campagne a pour but de lutter contre les humiliations au quotidien infligées aux femmes. «Sexisme: vous aussi, dites stop», propose le Parisien, qui rappelle que «le terrain chèrement gagné en faveur des droits des femmes, menace à tout instant d’être perdu. Ce qui changerait vraiment, c’est que ce combat en faveur des femmes soit désormais mené aussi avec les hommes, comme une évidence». Le sexe fort et faible sont invités à porter un petit badge: «Sexisme, pas notre genre!» - une invitation à laquelle aurait favorablement répondu la compagne de François Hollande, l’actrice Julie Gayet. La boucle est bouclée.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.