Rio de Janeiro a lancé ses Jeux paralympiques sur des airs de samba dans un stade Maracana archi-comble et en liesse. La cérémonie d'ouverture a aussi été marquée par les sifflets contre le nouveau et contesté président brésilien Michel Temer.
La XVe édition des Jeux paralympiques est lancée ! La cérémonie d’ouverture a eu lieu mercredi 7 septembre, au son de la samba, dans le mythique stade Maracana de Rio de Janeiro.
Dix-sept jours après la fin des JO, la vasque olympique s'est de nouveau embrasée dans le fameux "temple du football". La cérémonie a débuté aussitôt la nuit tombée par une vidéo humoristique du président du Comité paralympique international, Philip Craven, dévalant les rues de Rio dans son fauteuil roulant à la rencontre des cariocas.
S'élançant ensuite à toute vitesse d'une rampe de 17 mètres de haut, l'Américain Aaron Wheelz a effectué en fauteuil un saut vertigineux pour finir sa course dans le stade sous les hourras du public, tandis que les premiers feux d'artifice illuminaient la nuit de Rio.
Danseurs, musiciens et comédiens se sont succédés dans le stade pour interpréter différents tableaux : un ballet rouge et blanc en fauteuils roulants, des jeux de ballon, une belle journée à la plage. Au rythme de la musique brésilienne, dans des tenues estivales et bariolées, ils ont recréé le passe-temps favori des Cariocas qui se réunissent sur les plages pour s'amuser, peu importe la catégorie sociale, le physique, le handicap.
Emmenés par le nageur syrien Ibrahim Al Hussein, membre de la première équipe de réfugiés paralympique, les athlètes des 159 nations participantes ont ensuite paradé, agitant des petits drapeaux de leur pays et saluant un public carioca ravi. Le musicien Seu Jorge a conclu le show sous une pluie battante, et des milliers de cotillons.
Des sifflets contre le président brésilien
La soirée a aussi été marquée par des sifflets à l’encontre du nouveau président brésilien Michel Temer, qui a succédé la semaine dernière à la présidente Dilma Rousseff, destituée par le Sénat au milieu d'une vive controverse politique.
Mais lorsqu'il est monté à la tribune d'honneur pour déclarer en à peine quelques secondes les Jeux paralympiques "ouverts", une immense clameur hostile s'est élevée des tribunes. Ancien vice-président devenu rival de Dilma Rousseff, Michel Temer avait déjà été hué à la cérémonie d'ouverture des JO, le 5 août.
Pas de président du CIO dans les tribunes
L'absence du président du Comité olympique international (CIO), l'Allemand Thomas Bach a l'ouverture des Paralympiques, une première depuis 1984, s’est aussi fait sentir. L’ancien champion d’escrime était officiellement retenu en Allemagne pour les obsèques de l'ancien président allemand, Walter Scheel.
Mais le CIO a surpris en précisant dans un communiqué que "pour le moment il n'est pas prévu que le président (Thomas Bach) se rende au Brésil". Selon la presse brésilienne, la justice voudrait l'entendre dans le cadre de la procédure engagée contre l'Irlandais Patrick Hickey, membre influent du mouvement olympique arrêté le 17 août à Rio et accusé d'avoir participé à un réseau de revente illégale de billets des JO.
Le CIO n'a pas souhaité commenter ces informations de presse, pas plus que la police, qui a néanmoins convoqué une conférence de presse jeudi à Rio.
Les polémiques s’accumulent ainsi autour de ces Jeux paralympiques. La préparation de cet événement sportif a déjà souffert des grosses difficultés financières du Comité d'organisation Rio-2016, en raison de dépenses imprévues pendant les JO, d'un manque de sponsors et de ventes de billets qui ont tardé à décoller.
Avec AFP