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Les camps humanitaires peuvent ressembler à autre chose que des bidonvilles, la preuve en images

Les architectes réfléchissent pour construire à toute vitesse des camps de réfugiés fonctionnels et agréables à la fois. La preuve à Paris, et dans le monde.

Anne Hidalgo a affiché d'emblée sa volonté pour le nouveau camp humanitaire de Paris-Nord : il devra être non seulement fonctionnel mais aussi beau. Pour ce faire, la maire de Paris a fait appel à l'achitecte Antoine Beller, papa du 6B de Saint-Denis, haut lieu de la culture underground en Île-de-France.

Jusque-là, quand on pensait "camp de réfugiés", on avait en tête l’image des longues files de tentes embourbées de Calais ou des austères tentes blanches de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) installées en marge des zones de crise sur la planète.  

Pour embellir et égayer la Jungle, une association y a construit un théâtre en dome :*

Opening the envelope @CushJumbo #whiterabbitredrabbit #inthedome pic.twitter.com/zxcigtIXOC

— Good Chance Theatre (@GoodChanceCal) 7 août 2016

Mais dans plusieurs pays, en Europe, Afrique ou au Moyen-Orient, on trouve déjà des camps en dur (ou semi-dur), plus acceptables niveau conditions de vie, souvent ingénieux et parfois même jolis.

Les architectes réfléchissent de plus en plus à l'esthétique des camps. Au point que la biennale de Venise de 2016 a mis en avant l’architecture destinée aux réfugiés, avec des concours de projets. Et que le MoMa, célèbre musée d’art moderne, a lancé une exposition sur ce thème en mai dernier. Tour d’horizon de ces villes et villages (plus ou moins) temporaires qui ont poussé au gré des vagues de réfugiés.

Tempelhof à Berlin (Allemagne), le modèle allemand

Le projet parisien ressemble au projet berlinois qui a transformé l’ancien aéroport de Tempelhof en camp pour réfugiés, depuis cette année et officiellement jusqu’en 2019. Accueillant 1 300 personnes, il pourrait en loger 7 000 sous peu, avec des abris sur le tarmac et plus seulement dans les hangars, devenant ainsi le plus grand camp humanitaire d’Allemagne. Le camp est fait pour moitié de containers avec lits superposés, comme sur la photo. L’autre moitié du camp est composée de grandes tentes blanches. On y trouve une crèche, une école, des toilettes…Sur le papier, le camp est un modèle du genre. En réalité, l’organisation serait loin d’être parfaite : il n'y a pour le moment ni cuisine ni douches

Grande-Synthe, premier camp humanitaire de France

Géré initialement par Médecins sans frontières, c'est le premier camp humanitaire construit en France aux normes internationales, d’abord contre l’avis de l’État. D’une capacité de 1 500 personnes, il est composé de petites maisons en bois, mais aussi de maisons modulaires en PVC. C'est dans l'une d'elle que se trouve l'école. 

Kilis en Turquie, immense "camp parfait"

Situé à la frontière syrienne, le camp de Kilis accueille plus de 10 000 personnes. Avec son école, son marché et sa mosquée, il est considéré comme un des camps les mieux conçus du monde. Le New York Times l’a même surnommé le “camp parfait”.

L'hôtel Neiden en Norvège, l'hôtel-camp

En Norvège, l’hôtel Neiden s'est improvisé camp humanitaire en février dernier. Il est situé à quelques kilomètres de la frontière russe. Une centaine de réfugiés syriens et afghans se sont installés dans ce grand chalet en bois, entouré de neige à perte de vue.

Le camp de Kawergost en Irak, et ses maisons Ikea

Dans une volonté d’améliorer son image, Ikea a conçu un prototype de maison pour réfugiés. Elle ne porte pas un nom suédois barbare, mais "Better Shelter". Plusieurs ont été installés en Éthiopie par l'UNCHR. Ici, la photo montre l’intérieur d’un de ses abris temporaires dans le camp de Kawergost, proche d'Erbil, en Irak.

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