Les services secrets américains pensaient s'en être débarrassé pour de bon, mais des scientifiques ont retrouvé sur l'épave du porte-avion USS Independence au large de San Francisco. L'équipe de chercheurs du bateau Nautilus vient de l'explorer.
À 800 mètres de profondeur au large des côtes de San Francisco, en Californie, s’est cachée pendant plus de 65 ans une épave qui ne demandait qu’à ce qu’on la laisse se la couler tranquille.
Localisée en 2015 après que des documents secrets ont été déclassifiés, l’épave légendaire du porte-avion américain USS Independence (CVL22) vient finalement d’être explorée par le robot sous-marin télécommandé du bateau de recherche scientifique Nautilus.
Un passé encombrant
Si le bateau accidenté a longtemps été gardé à l’abri des regards, c’est qu’il doit sa renommée à un moment encombrant de l’histoire américaine. Après avoir opéré dans le Pacifique entre 1943 et 1945, le porte-avion est utilisé aux côtés de 90 autres navires comme cobaye dans l’opération "Crossroads".
À l’été 1946, une série d’essais nucléaires est conduite par les États-Unis dans l’atoll de Bikini. Pour mesurer l’impact des radiations, on place à un peu plus de 500 mètres du centre de l’explosion de la bombe atomique une rangée de vaisseaux avec parmi eux, l’USS Independence.
Alors que de nombreux navires succombent à leurs "blessures", le porte-avion survit et est utilisé comme laboratoire flottant d’étude du traitement des déchets nucléaires pendant près de cinq ans.
Devenu inutile et vulnérable à l'espionnage russe, le vaisseau est volontairement coulé par l’armée américaine en 1951. Hop, ni vu ni connu.
Quand il a de nouveau été localisé en mars 2015, les scientifiques craignaient que le bateau historique regorge de déchets nucléaires toxiques. L’exploration des derniers jours se veut pourtant rassurante : l’épave semblerait finalement en bon état, ce qui limiterait son potentiel de contamination.
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