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Florence Cassez devra purger sa peine de 60 ans au Mexique

Le président mexicain Felipe Calderon a annoncé que la Française Florence Cassez, condamnée en appel par la justice mexicaine à 60 ans de prison pour enlèvements, ne sera pas transférée vers la France.

Florence Cassez, la Française de 34 ans condamnée à 60 ans de détention au Mexique, devra purger sa peine dans ce pays. Le président Felipe Calderon a annoncé, lundi, dans une allocution à la télévision, le rejet de sa demande de rapatriement en France, où elle aurait pu bénéficier d’une réduction de peine. Selon le chef de l’État mexicain, les autorités ont estimé que "les conditions qui permettraient de donner son consentement au transfèrement de Florence Cassez en France ne sont pas réunies".

"Le gouvernement français se réserve le droit de suspendre, de réduire ou de décider comment il appliquera la sentence, a justifié le président mexicain. C'est inacceptable pour le Mexique."

L’ambassadeur du Mexique en France a indiqué pour sa part sur l’antenne de FRANCE 24 qu’il s’agissait d’"une question judiciaire et non politique". "Les conditions d’un transfèrement ne sont pas réunies, les lois mexicaines n’autorisant pas les réductions de peine dans certains cas", a-t-il expliqué avant de rappeler que, au Mexique, "les enlèvements et les meurtres sont punis de la même peine de prison."


Côté français, le ministère des Affaires étrangères a réagi en exprimant "sa profonde déception". Paris tentait depuis mars de faire transférer la jeune femme en France et avait, dans ce but, mis en place un groupe de travail juridique franco-mexicain. Une convention de 1983 signée par Paris et Mexico prévoit en effet des procédures de rapatriement des détenus vers leur pays d’origine.

Complicité d’enlèvements et détention d’armes

Florence Cassez avait également reçu l’appui du président français Nicolas Sarkozy qui, en mars dernier, s’était entretenu à ce sujet avec son homologue mexicain. Felipe Calderon s’était alors montré ouvert à une demande de transfert.

D’abord condamnée en première instance à 96 années de prison pour complicité d’enlèvements et possession d’armes - des faits que Florence Cassez nie - la peine de la Française a ensuite été réduite en appel à 60 ans.

Florence Cassez avait été arrêtée en 2005 dans un ranch en même temps que son compagnon de l’époque, Israel Vallarta, chef d’un gang de ravisseurs. Le jeune homme avait avoué lors de son interrogatoire plusieurs enlèvements mais avait démenti toute implication de sa compagne dans ses activités.

Témoignage accablant

Des témoins, qui avaient affirmé ne pas reconnaître la Française juste après son arrestation, sont revenus sur leurs déclarations quelques semaines plus tard. Un témoignage publié par la police mexicaine en mai dernier accable Florence Cassez en la présentant comme la co-dirigeante du gang dirigé par son petit ami, responsable de "toucher les rançons et préparer les enlèvements".

"On n’en est pas à la première manipulation dans ce dossier", avait alors rétorqué Franck Berton, l’avocat de la jeune femme. En 2005, ce qui avait été présenté comme son arrestation avait été filmé par la police... Une reconstitution avouait quelques mois plus tard les autorités mexicaines .

L’éventuel rapatriement de Florence Cassez avait provoqué un tollé au Mexique, où plus de 8 000 personnes sont victimes d’enlèvement chaque année. L’affaire tombe d’autant plus mal que le président mexicain s’est "engagé inexorablement" dans la lutte contre la criminalité.