L'annonce des résultats de la présidentielle au Gabon est prévue pour mardi a déclaré le ministre de l'Intérieur gabonais, Pacôme Moubelet. Dimanche les habitants et les commerçants de Libreville se préparaient à d'éventuels troubles post-électoraux.
Les résultats de l'élection présidentielle à un tour au Gabon seront annoncés mardi en fin de journée, a annoncé dimanche 28 août le ministre de l'Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, dans un communiqué.
"Les résultats sont en cours de dépouillement avant d'être compilés et communiqués par les organismes habilités. L'annonce est prévue pour ce mardi 30 août vers 17h" (16h GMT), a-t-il déclaré.
"Plus que jamais nous en appelons au calme et rappelons qu'il est illégal de proclamer des résultats chiffrés en amont de l'annonce des autorités compétentes, comme le stipule la loi", a insisté le ministre.
Campagne délétère mais scrutin dans le calme
Près de 630 000 Gabonais étaient appelés aux urnes samedi pour élire leur futur président, dans 2 580 bureaux de vote. Le ministre a fait état d'un "taux de participation élevé", sans donner de précisions.
Après une campagne délétère, le scrutin s'est finalement déroulé dans le calme à Libreville et en province. L'élection opposait le président sortant Ali Bongo Ondimba et Jean Ping, un ancien cacique du régime du défunt Omar Bongo.
Mais dans la nuit de samedi, les deux camps ont revendiqué la victoire et se sont accusés mutuellement de fraudes, ce qui a suscité chez les Gabonais des craintes d'éventuels débordements post-électoraux.
Crainte de troubles post-électoraux
Dans un message sur son site Internet, l'ambassade de France a notamment recommandé aux Français établis au Gabon, "dans l'attente de l'annonce des résultats par le Ministère de l'Intérieur, d'éviter de se déplacer, sauf nécessité avérée, et de se tenir informés de la situation".
Les rues de la capitale Libreville étaient quasi-désertes dimanche, et la vie comme suspendue à l'attente des résultats. Dans la matinée, les fidèles se sont rendus aux offices dominicaux, mais moins nombreux que d'ordinaire. Certains religieux avaient en effet décidé de les annuler pour des "raisons de sécurité", craignant des débordements post-électoraux. Beaucoup de Librevillois restaient ainsi cloîtrés chez eux, après avoir fait des stocks de nourriture. Redoutant des pillages, beaucoup de commerçants ont baissé le rideau.
Car à la présidentielle de 2009, la victoire d'Ali Bongo Ondimba avait été contestée par l'opposition, entraînant des violences meurtrières, notamment à Port-Gentil, le poumon pétrolier du pays, et l'instauration du couvre-feu.
Pour contrôler la conformité du vote, un millier d'observateurs internationaux et nationaux ont supervisé le scrutin. Ceux de l'Union européenne (UE) – dont le rapport préliminaire est attendu lundi – et de l'Union africaine (UA) n'ont fait état d'aucun incident pendant la journée de vote.
Avec AFP