Faute de réponse de la part de Téhéran, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a déclaré que l'Iran déclinait l'invitation à se rendre au G8 des Affaires étrangères de Trieste (nord-est de l'Italie).
AFP - Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a déclaré lundi à la télévision qu'il devait "considérer que l'Iran avait décliné l'invitation" à se rendre au G8 des Affaires étrangères de Trieste (nord-est de l'Italie) en l'absence de réponse de ce pays.
"A trois jours (de la conférence de Trieste), je n'ai pas encore de réponse: je dois considérer que l'Iran a décliné l'invitation", a déclaré le ministre au journal télévisé de la chaîne 5.
"L'Iran a perdu une occasion en ne participant pas à la conférence" des ministres des Affaires étrangères, a-t-il regretté.
L'Iran a été invité par l'Italie, avec l'assentiment des Etats-Unis, à cette réunion qui commence jeudi soir et se termine samedi à la mi-journée.
Une large part de la conférence sera consacrée à la stabilisation de l'Afghanistan au cours d'une session spéciale et l'Iran, invité en tant que pays voisin, pouvait apporter une contribution à cette normalisation.
Malgré la répression sanglante samedi en Iran, l'Italie avait maintenu lundi matin son invitation à Téhéran, mais exigé une réponse d'ici à la fin de la journée qui n'est manifestement pas arrivée.
"Il y a des règles dans la diplomatie internationale. Quand quelqu'un est invité, cette personne doit répondre (...) nous ne pouvons pas rester la main tendue pendant une éternité", avait-il expliqué.
Evoquant la crise ouverte en Iran par les résultats contestés de l'élection présidentielle, M. Frattini s'était interrogé sur la possibilité pour le régime de Téhéran d'apporter, dans de telles conditions, sa contribution au règlement des problèmes en Afghanistan et au Pakistan.
"Dans une situation comme celle que l'Iran connaît actuellement, nous ne savons pas quelle type de contribution ce pays pourrait apporter à notre discussion de vendredi", avait-il dit.
"L'Italie continuera à condamner les violences et l'agression des manifestants pacifiques, et à demander que les votes soient recomptés (...) d'une façon claire et transparente", a-t-il également déclaré lundi soir sur la Rai.
La participation de l'Iran à cette réunion était un objectif que l'Italie poursuivait avec assiduité depuis des mois, étant l'un des pays européens les plus ouverts au dialogue avec Téhéran dont Rome est aussi l'un des premiers partenaires commerciaux en Europe.
Des voix, en particulier dans l'opposition italienne, avaient cependant commencé à s'élever ce week-end pour que Rome retire son invitation.
Le contrôle des frontières, le trafic de drogue, les questions des infrastructures, des réfugiés, de l'agriculture et de la sécurité alimentaire sont les principaux thèmes qui seront abordés au cours de la session consacrée à l'Afghanistan.
Les représentants d'une quarantaine de pays et d'organisations internationales ont été invités à cette session.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, victime d'une fracture, a renoncé à se rendre à Trieste.
Elle sera représentée par le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires politiques, William Burns, le représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, et l'émissaire pour le Proche-Orient, George Mitchell.