
Les coopératives agricoles ont-elles perdu leur âme ? En 2004 le négoce privé a déposé une plainte à Bruxelles contre le régime fiscale des coopératives qui entrainerait une distorsion de concurrence.
La coopérative Tereos, leader du sucre en France, numéro trois en Europe et au Brésil, elle est également présente en Afrique et en Europe de l’Est. Son chiffre d’affaire approche les 4 milliards d’euros. On est loin ici de l’image d’Epinal de la modeste coopérative attachée à son territoire. Mais alors son statut de multinationale est-il toujours compatible avec les valeurs de la coopérative ?
Selon Thierry Lecomte, président du conseil de surveillance de Tereos, la coopérative doit atteindre une certaine taille si elle veut accéder au marché et rester compétitive.
Mais le succès des coopératives fait des jaloux. Le négoce privé leur reproche de profiter d’un régime fiscal dérogatoire pour faire leurs emplettes à l’étranger. En France, les coopératives bénéficient d’une défiscalisation de près de 2 milliards d’euros par an.
Face aux coopératives, un adversaire : la Fédération du Négoce Privé dirigée par Pierre Neuviale. Il se bat depuis 20 ans contre ce qu’il considère comme des privilèges : « Pour un même métier, une même activité, avec les mêmes clients, avec les mêmes produits, des entreprises, en fonction de leur statut, payent leurs impôts et taxes ou ne payent pas leurs impôts et taxes. »
Pas franchement entendu en France, en 2004 la fédération pour le Négoce a déposé une plainte à la Commission Européenne.
Coopérative contre négoce privé, une enquête d'Alexandra Renard et Stéphanie Paviet.