L'aviation syrienne a de nouveau survolé la ville de Hassaké, samedi, tenue majoritairement par les forces kurdes, en dépit de la mise en garde américaine contre des frappes pouvant mettre en danger ses conseillers au sol.
Les mises en garde des États-Unis n’y ont rien fait. L'aviation syrienne survolait de nouveau, samedi 20 août, la ville de Hassaké, tenue majoritairement par les forces kurdes, en dépit des avertissements américains contre des frappes pouvant mettre en danger ses conseillers au sol, a affirmé une ONG.
La veille, Washington avait réagi aux frappes syriennes sur la ville perpétrées jeudi et vendredi en envoyant des avions sur la zone. "Cela a été fait pour protéger les forces de la coalition" anti-jihadiste, a précisé vendredi le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone. Nous avons clairement montré que les appareils américains défendraient les troupes au sol si elles étaient menacées", a-t-il ajouté.
Il n'y a toutefois pas eu d'affrontements directs puisque le temps que les avions américains arrivent, les appareils syriens étaient déjà partis. Les avions de la coalition mènent à présent davantage de patrouilles dans cette région du nord-est de la Syrie.
Nous avons le droit de nous défendre
Des conseillers spéciaux américains sont présents à Hassaké, afin de former des combattants kurdes, qui contrôlent aux deux tiers cette ville du nord-est de la Syrie. Selon le Pentagone, jeudi, des bombardiers syriens SU-24 avaient pris pour cible des forces kurdes qui s'entraînaient sous la supervision de ces conseillers.
C'était la première fois depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 que l'armée de l'air syrienne frappait des positions kurdes.
"Nous considérons ces situations qui mettent en danger la coalition comme très sérieuses et nous avons tout à fait le droit de nous défendre", a souligné Jeff Davis.
Ces avertissements ne semblent guère avoir été entendus car les avions du régime syrien ont de nouveau frappé vendredi des secteurs tenus par les forces kurdes à Hassaké.
"Un message aux Kurdes"
Après deux semaines de tensions à Hassaké, les Kurdes avaient récemment réclamé la dissolution des Forces de défense nationale (FDN, milices prorégime) dans la ville mixte arabe et kurde. Jeudi, une source gouvernementale locale a affirmé à l'AFP que les bombardements syriens étaient "un message aux Kurdes pour qu'ils cessent de faire ce genre de revendications".
Les Kurdes de Syrie (15 % de la population) ont auto-proclamé en mars une "région fédérale" et rêvent de relier les régions sous leur contrôle dans le nord du pays.
Les combattants kurdes sont devenus, notamment aux yeux de Washington, la force la plus efficace contre les jihadistes de l’organisation de l’État islamique.
Avant la guerre, Hassaké comptait 300 000 habitants, moitié Arabes, moitié Kurdes. Depuis, la ville a accueilli 114 000 déplacés, en majorité une population arabe venue de la province voisine de Deir Ezzor.
Avec AFP