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Présidentielle ivoirienne : l'opposition appelle à manifester "tous les jours"
Le Front Commun, constitué des deux principaux partis d'opposition en Côte d'Ivoire, a appelé dimanche à manifester "tous les jours" pour réclamer notamment un dialogue politique. Cette demande intervient alors que la tension politique grandit, à moins de deux semaines de la présidentielle de laquelle leurs candidats sont exclus.
La police antiémeute disperse une manifestation de l'opposition à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 11 octobre 2025. © Luc Gnago, Reuters

À moins de deux semaines de la présidentielle ivoirienne, les deux principaux partis d'opposition en Côte d'Ivoire ont appelé dimanche 12 octobre à manifester "tous les jours" pour réclamer notamment un dialogue politique.

Samedi, quelques centaines de personnes avaient répondu à un appel de l'opposition à marcher à Abidjan, mais la manifestation, qui avait été interdite par les autorités, a été dispersée par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogène. Par ailleurs, 237 personnes ont été interpellées, selon le ministère de l'Intérieur. 

Les autorités ont interdit toute manifestation critiquant les décisions du Conseil constitutionnel, qui a publié la liste définitive des candidats à la présidentielle du 25 octobre.

Le Conseil a validé la candidature du chef de l'État Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat, mais pas celles de l'ex-président Laurent Gbabgo (2000-2011) ni de Tidjane Thiam, ses deux principaux rivaux, exclus par des décisions de justice.

L'opposition dénonce "la répression sauvage du régime"

"Les manifestations pour la démocratie, la justice et la paix se poursuivront tous les jours et sur toute l'étendue du territoire, jusqu'à la satisfaction des revendications par la tenue d'un dialogue politique", a annoncé le Front Commun, qui réunit les deux principaux partis d'opposition, dans un communiqué consulté dimanche par l'AFP. 

Ces deux mouvements sont le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, première force d'opposition, et le Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo.

Les deux partis, qui font état de "nombreux blessés" samedi 11 octobre, "réaffirment leur ferme volonté de ne point se laisser ni intimider ni distraire par la répression sauvage du régime".

Le Front Commun, qui proteste également contre un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, l'estimant inconstitutionnel, appelle "à la non-violence, au calme et au sang-froid". 

Les cadres de l'opposition n'ont pas été vus pendant la manifestation de samedi.

La résidence d'un ancien Premier ministre encerclée par la police

Le climat politique s'est un peu plus tendu depuis la manifestation. Dimanche soir, plusieurs camions de police se sont positionnés pendant quelques heures devant la résidence de l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan (2000-2003), dont la candidature à la présidentielle a également été rejetée.

Pascal Affi N'Guessan a indiqué à l'AFP tard dimanche soir que le "blocus" de son domicile avait été "levé", après des échanges houleux avec les forces de l'ordre.

Selon des cadres du PDCI, des forces de l'ordre ont également tenté de pénétrer samedi soir dans le domicile de Noël Akossi Bendjo, l'un des vice-présidents du parti, pour l'arrêter, mais ce dernier était absent. 

De son côté, la figure de la société civile Pulchérie Gbalet, proche de l'opposition, a appelé dimanche à "tout bloquer dans le pays", dans une vidéo diffusée sur Facebook. Elle a dit souhaiter qu'"à partir de demain, 13 octobre 2025, il n'y ait plus d'activités dans ce pays, tant que le pouvoir en place n'accepte pas d'appeler au dialogue tous les acteurs politiques".

Présidentielle ivoirienne : l'opposition appelle à manifester "tous les jours"

"Nous décrétons le gel de la campagne électorale", a-t-elle lancé.

La campagne, qui voit s'affronter cinq candidats, s'est ouverte vendredi pour une durée de 14 jours. Quatre candidats d'opposition sont qualifiés pour affronter Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 : l'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, Henriette Lagou, déjà candidate en 2015, et deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui – son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l'ex-ministre Ahoua Don Mello.

Avec AFP