
Le prédicateur turc Fethullah Gülen, accusé d’avoir organisé le putsch manqué du 15 juillet, appelle à la mise en place d'une commission d'enquête internationale, évoquant un système judiciaire turc "sous la tutelle du pouvoir".
Accusé d'avoir fomenté le coup d'État manqué du 15 juillet en Turquie, Fethullah Gülen réclame la mise en place d’une commission d’enquête internationale, dans une tribune à paraître dans l'édition du Monde datée du samedi 13 août.
Visé par un mandat d'arrêt émis par la Turquie et accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la cheville ouvrière du putsch raté, Fethullah Gülen juge nécessaire la création d'une commission d'enquête internationale, l'indépendance de la justice turque n'étant, selon lui, pas garantie.
Évoquant un système judiciaire "sous la tutelle du pouvoir" depuis octobre 2014, date de l'investiture du président Recep Tayyip Erdogan, Fethullah Gülen estime que "la probabilité d'obtenir un procès équitable est donc quasi nulle".
"Je me suis opposé toute ma vie aux interventions militaires"
"Si le dixième des accusations dirigées contre moi sont établies, je m'engage à retourner en Turquie et à subir la peine la plus lourde", poursuit Fethullah Gülen, qui vit exilé aux États-Unis depuis 1999. Et de promettre sa "collaboration totale" aux autorités turques.
"En revanche, si des militaires qui se disent sympathisants du Hizmet [le mouvement de Fethullah Gülen, ndlr] ont trempé dans cette conjuration, je le dis sans aucun état d'âme, ce sont des félons qui ont ébranlé l'unité et l'intégrité du pays, des individus qui ont trahi mon idéal", affirme-t-il. "Que Dieu les punisse", ajoute-t-il.
"Je me suis opposé toute ma vie aux interventions militaires", appuie Fethullah Gülen, en rappelant ses liens anciens avec les principales figures de la vie politique turque.
Selon des propos du ministre de l'Intérieur turc, Efkan Ala, rapportés fin juillet par la chaîne CNN Turk, plus de 15 000 personnes, dont plus de 10 000 militaires, ont été interpellées à la suite de la tentative de coup d'État du 15 juillet.
Avec Reuters et AFP