logo

Alep : la Russie annonce une suspension quotidienne de ses frappes pendant trois heures

L'armée russe a annoncé mercredi la suspension quotidienne de ses frappes autour de la ville assiégée d'Alep pendant trois heures. Une mesure insuffisante au yeux de l'ONU, qui réclamait une trêve humanitaire de 48 heures chaque semaine.

Trois heures par jour pour souffler. C’est ce que l’armée russe a promis aux résidents d'Alep, épicentre des combats opposant le régime syrien aux rebelles, en annonçant mercredi 10 août une trêve quotidienne de 180 minutes.

"Afin de garantir l'entière sécurité des colonnes (de véhicules) entrant dans Alep, une fenêtre humanitaire pendant laquelle seront suspendues toutes les activités militaires, frappes aériennes et tirs d'artillerie, sera observée de 10 h à 13 h locales", soit de 7 h à 10 h GMT, a ainsi annoncé le général russe Sergueï Roudskoï.

Urgence humanitaire

Aux yeux de l'ONU, qui réclame depuis lundi une trêve humanitaire de 48 heures chaque semaine pour ravitailler les civils, ces trois heures quotidiennes sans frappe ne seront cependant pas suffisantes pour aider tous ceux qui en ont besoin. "Pour réussir à aider tout le monde, vous avez besoin de deux voies de circulation et il faut environ 48 heures pour qu'un nombre suffisant de camions puissent entrer" dans la ville, a insisté le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien.

Selon les Nations unies, les civils souffrent en priorité de maladies et d'une pénurie d'eau, près de 2 millions de personnes n'ayant pas eu accès à l'eau courante depuis cinq jours à Alep.

Quinze des 35 médecins encore présents dans les quartiers insurgés d'Alep ont lancé jeudi un appel urgent décrivant la situation désespérée que connaitraient les civils si le régime imposait un nouveau siège à leur ville. "Sans l'ouverture permanente d'une voie d'approvisionnement, nous serons dans peu de temps de nouveau assiégés par les forces du régime, la famine se répandra et les produits hospitaliers se tariront complètement", préviennent-ils.

Actuellement, 250 000 personnes habitent les zones rebelles et 1,2 million les quartiers tenus par le gouvernement dans la ville d'Alep. Les deux camps ont reçu d'importants renforts en hommes et en armes à Alep et dans ses environs, après que les rebelles ont brisé samedi trois semaines de siège imposé par le régime aux quartiers sous leur contrôle dans la ville septentrionale divisée depuis 2012.

Avec AFP