De nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie n'auront lieu qu'une fois l'aide humanitaire arrivée à Alep, ont déclaré mardi les États-Unis et la France. Certains quartiers de la ville sont privés d'eau courante depuis quatre jours.
Pour que de nouvelles négociations de paix sur la Syrie puissent se tenir, il faut que l'aide humanitaire parvienne à la population assiégée à Alep, ont exigé mardi 9 août Paris et Washington. Jusqu'à deux millions de personnes dans la deuxième ville du pays sont privées d'eau courante depuis quatre jours, selon l'ONU, ce qui augmente le risque de maladies.
L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha Power, a déclaré à la presse qu'il était urgent de reprendre les négociations, "mais le contexte des discussions doit aussi être correct". "Sur l'accès humanitaire, nous sommes en marche arrière", a-t-elle souligné.
Et Alexis Lamek, ambassadeur adjoint de la France, de souligner : "Je ne vois pas comment nous pourrions avoir des discussions sérieuses s'il n'y a pas un minimum d'environnement propice pour ça".
Les combats entre forces gouvernementales et rebelles se sont intensifiés à Alep depuis un mois, les deux camps envoyant des renforts pour une offensive d'envergure qui pourrait marquer un tournant dans ce conflit de cinq ans.
Face aux risques grandissants qu'encourt la population, le responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a renouvelé son appel pour une trêve de 48 heures dans la ville assiégée, une proposition qui semblait réunir l'aval du Conseil de sécurité.
Mais la Russie maintient, de son côté, qu'il n'y aura pas de conditions préalables aux pourparlers, bien que les Nations unies espèrent les reprendre à Genève à la fin du mois. L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a relevé que Moscou discutait avec Washington au sujet de la livraison d'aide humanitaire à Alep, mais rejeté toute suggestion que les pourparlers de paix pourraient capoter à cause de la situation dans cette ville.
Selon lui, l'écueil le plus important dans les discussions est l'insistance de l'opposition à ce que le président Bachar Al-Assad quitte le pouvoir.
Avec AFP