La nageuse syrienne Yusra Mardini a été la première membre de l'équipe des réfugiés à concourir lors des JO. Si elle n'a pas dépassé le stade des séries, elle s'est dite "contente de sa performance" et animée d'un "sentiment indescriptible".
La jeune Syrienne Yusra Mardini a donné une belle leçon de courage et d’espoir, samedi 6 août, dans le bassin olympique de Rio. La nageuse, membre de l’équipe olympique des réfugiés, a terminé première de sa série du 100 m papillon.
"Tout est extraordinaire. J'ai toujours voulu participer aux JO, et nager aux côtés de ces grands champions est un sentiment indescriptible", a déclaré la sportive âgé de 18 ans en conférence de presse.
Son temps, le 41e au total, ne lui a toutefois pas permis d’aller plus loin dans la compétition. Mais pour la jeune Syrienne, cette participation est déjà une grande victoire en elle-même : "Cela fait seulement deux ans que j'ai repris l'entraînement et je ne reviens que progressivement à mon niveau antérieur mais je suis contente de ma performance."
De Damas à Rio
Il y a moins d'un an, Yusra Mardini nageait pour sa survie. L’adolescente syrienne a traversé la Méditerranée à bord d’un canot, avec d'autres réfugiés, pour fuir son pays en guerre. Lors de ce périlleux trajet depuis la Turquie vers l'île grecque de Lesbos, le moteur de l'embarcation a lâché. L'eau commençant à pénétrer à bord, Yusra et sa sœur ont sauté à l'eau et tiré le bateau à la nage pendant trois heures et demie jusqu'à ce que tout le monde soit sauf. La famille de Mardini s'est depuis installée en Allemagne, où elle bénéficie du statut de réfugiée.
À Rio, la nageuse est fière de représenter à la fois la Syrie, le mouvement olympique et son pays d'adoption. Vendredi dernier, elle a participé à la cérémonie d’ouverture sous les couleurs de l’équipe olympique des réfugiés : "La cérémonie était fantastique et j'en ai vraiment profité, même si j'ai dû partir plus tôt parce que je devais nager (samedi)".
La délégation des réfugiés comprend un autre nageur syrien, Rami Anis, qui a fui son pays en 2011 pour ne pas être enrôlé dans l'armée. Il vit en Belgique depuis octobre 2015, après un passage par Istanbul. "Je suis très fier d'être ici, a déclaré le sportif de 25 ans, à la presse. Mais je ressens un peu de tristesse de ne pas concourir en tant que Syrien. Nous représentons des personnes qui ont perdu leurs droits fondamentaux et font face à des injustices".
Pour ce spécialiste du papillon et du crawl, l'équipe des réfugiés est un groupe "qui ne perd jamais espoir". En tout, elle compte dix sportifs, dont cinq athlètes du Soudan du Sud, deux judokas de RD Congo et un marathonien éthiopien.
Avec AFP