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Les défections se multiplient autour de Donald Trump, empêtré dans l'affaire Khan

Donald Trump fait l'objet, depuis dimanche, de vives critiques dans son propre camp, notamment pour ses propos tenus à l'égard de Khizr Khan, père d'un soldat musulman tué en Irak en 2004. De plus en plus de républicains lâchent leur candidat.

La rupture semble bien consommée entre Donald Trump et certains responsables républicains. Sous le feu des critiques dans son propre camp depuis l'affaire Khizr Khan, père d'un soldat musulman tué en Irak en 2004, le candidat républicain à la Maison Blanche a tenté de calmer le jeu, mercredi 3 août, en vantant l’unité du parti. "Il y a une grande unité dans ma campagne, peut-être encore plus grande qu'auparavant. Je veux tous vous remercier pour votre formidable soutien", a écrit le milliardaire sur son compte Twitter. Mais plusieurs dirigeant du parti lui ont d'ores et déjà retiré leur soutien.

Depuis jeudi dernier, le magnat de l'immobilier s'enlise dans une controverse avec la famille Khan, un couple d'origine pakistanaise, dont le fils a été tué par l'explosion d'une bombe alors qu'il servait dans l'US Army en Irak en 2004. Accompagné de sa femme, Khizr Khan a violemment critiqué Trump lors de la convention démocrate. Dimanche, le candidat républicain a répondu sur ABC, opposant le sacrifice des Khan à ceux qu'il dit avoir faits pour bâtir son entreprise, avant d'insinuer que Ghazala Khan était restée silencieuse aux côtés de son mari en raison des mœurs islamiques. Son équipe de campagne a ensuite tenté de convaincre Donald Trump d'en finir avec la polémique. En vain.

Critiques en pagaille

Plusieurs dirigeants républicains, dont le président de la Chambre des représentants Paul Ryan et l'ancien candidat à la présidentielle, le sénateur John McCain, ont fustigé les propos de Donald Trump à l'adresse de la famille Khan.

Mardi soir, Meg Whitman, directrice générale de Hewlett Packard et important soutien financier du Grand Old Party (GOP), a appelé à voter pour Hillary Clinton, qualifiant Donald Trump de "personnalité autoritaire" et de menace pour la démocratie.

Parmi les autres grands noms des républicains qui ont lâché Trump, on compte également Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor sous George Bush, et Richard Armitage, ancien secrétaire d’État adjoint. Ce dernier a même appelé à voter Clinton après avoir déclaré que Trump n’était pas digne d’être un républicain.

Brent Scowcroft, général américain de l'US Air Force, a pour sa part assuré que la "présidence exigeait un sens aigu du jugement et des connaissances indispensables pour prendre des décisions sous la pression." "[Clinton] a la sagesse et l'expérience pour diriger notre pays dans ces moments critiques", a-t-il conclu.

Attaque déplacée

"Je pourrais vivre quatre ans avec Hillary Clinton mais je ne pourrais jamais vivre une journée avec Donald Trump comme président, a estimé pour sa part Doug Elmets, porte-parole pour Ronald Reagan.

Même le gouverneur du New Jersey Chris Christie, allié de longue date de Trump et dont le nom avait circulé pour être candidat à la vice-présidence, a estimé que les attaques contre la famille Khan étaient déplacées.

Enfin, le président de la Commission nationale républicaine, Reince Priebus, furieux des propos tenus par l'homme d'affaires, lui a demandé à plusieurs reprises de changer d'attitude, rapporte la chaîne ABC News. La chaîne a ajouté que les caciques du GOP examineraint les moyens de remplacer Trump sur le ticket républicain pour la présidentielle du 8 novembre. L'information n'a pas été confirmée.

Avec Reuters