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Les "excès" de Trump donnent des "haut-le-cœur" à Hollande

Après Barack Obama, c'est au tour de François Hollande de critiquer les propos de Donald Trump. Le président s'est indigné de l'attitude "humiliante" du candidat républicain à la Maison Blanche qui s'est attaqué à la famille d'un soldat musulman.

Le président François Hollande a dénoncé, mardi 2 août, les "excès" du candidat républicain à l'élection présidentielle américaine Donald Trump qui lui donnent un "sentiment de haut-le-cœur."

Le chef d'État, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec les journalistes de l'Association de la presse présidentielle à Paris, a fait allusion aux récentes attaques du candidat républicain contre la famille d'un soldat musulman, Humayun Khan, mort en Irak en 2004. "Les excès finissent par créer un sentiment de haut-le-cœur, […] surtout quand on s'en prend […] à un soldat, à la mémoire d'un soldat".

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Les "excès" de Trump donnent des "haut-le-cœur" à Hollande

Le président américain, Barack Obama, a lui même jugé que les attaques de Donald Trump contre la famille de l'officier musulman de l'US Army, tué en Irak en tentant de protéger ses hommes, étaient une nouvelle preuve que le candidat républicain n'était pas digne de devenir président.

"Il faut respecter les hommes politiques quand ils sont respectables"

François Hollande a lui aussi jugé, sans jamais le nommer, que Donald Trump n’était pas un candidat politique sérieux. "Il faut les respecter [les hommes politiques] quand ils sont respectables"."La démocratie, c'est aussi la grande question par rapport à la tentation autoritaire que l'on voit surgir", "notamment aux États-Unis", a insisté le chef de l'État.

Le président français a également établi le parallèle entre l’élection américaine de novembre et l’élection française. "Si les Américains choisissent Trump, cela aura des conséquences parce que l'élection américaine est une élection mondiale". "Ça peut conduire à une droitisation très forte ou, au contraire, à une correction", a-t-il analysé.

François Hollande avait déjà déclaré fin juin qu'une victoire de Donald Trump serait dangereuse et il avait invité le candidat républicain à ne pas "s'abaisser", après des remarques contre la France.

Tensions dans le camp républicain

Dans le camp du Grand old Party aussi, les critiques envers Trump commencent à plomber la campagne du candidat républicain. Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, et John McCain, le très respecté sénateur républicain de l’Arizona, ont pris leurs distances avec le magnat de l’immobilier après ses propos "déplacés" sur la mort du soldat musulman, Humayun Khan, en Irak. "Bien que le parti l’ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d’entre nous", a déclaré le sénateur de l’Arizona, dans un communiqué.

Les "excès" de Trump donnent des "haut-le-cœur" à Hollande

Piqué au vif par ces critiques, Donald Trump a annoncé qu’il ne soutiendrait pas la campagne de Ryan pour sa réélection au Congrès et de McCain qui souhaite conserver son siège dans l’Arizona.

Malgré ces gestes de défiance, d’autres personnalités du parti républicain ont récemment critiqué le comportement de Trump. Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, jusque-là soutien indéfectible du candidat républicain, n’a pas digéré les propos "déplacés" de Trump. "Je n'ai pas vu le discours de M. Khan [le père du soldat] à la convention démocrate, mais je vais simplement dire ceci : je suis un père de famille et je ne peux pas imaginer la douleur de perdre un enfant, quelles que soient les circonstances", a déclaré Chris Christie, cité par le site d'informations Politico.

Richard Hanna est devenu, lui, le premier membre du Congrès républicain à annoncer publiquement qu'il voterait pour Hillary Clinton le 8 novembre. "J'étais sidéré par le manque de sensibilité de ses commentaires", a ajouté celui qui avait annoncé, il y a plusieurs mois, qu'il ne soutiendrait jamais Donald Trump. "Je pense que Trump est une honte nationale", a-t-il affirmé. "Est-ce que vous voulez vraiment que cette personne ait les codes nucléaires ?"

Avec AFP et Reuters