Cousin d'un des deux auteurs de l'attentat perpétré le 26 juillet dans une église près de Rouen, Farid K. avait eu vent du projet, a annoncé le parquet de Paris dimanche. Il a été mis en examen et écroué.
Le parquet de Paris est formel : Farid K. "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente de son cousin", Abdel Malik Petitjean, l'un des auteurs de l'attaque.
Moins d'une semaine après l'attentat mené par ce dernier et Adel Kermiche dans une église à Saint-Étienne-du-Rouvray, Farid K., âgé de 30 ans, a été mis en examen dimanche 31 juillet et placé en détention provisoire. Il est poursuivi pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise criminelle".
En revanche, la garde à vue d'un réfugié syrien, interpellé jeudi, a été levée. La photocopie du passeport de cet homme, résident d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile de l'Allier, avait été retrouvée au domicile d'Adel Kermiche. Mais "finalement, aucun élément n'a démontré qu'il avait une quelconque implication dans les faits", selon une source proche de l'enquête.
Le parquet a ouvert une information judiciaire, confiée à des juges d'instruction spécialisés, notamment pour "participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "assassinat en bande organisée, commis en raison de l'appartenance de la victime à une religion, en relation avec une entreprise terroriste".
Les deux tueurs se connaissaient à peine
Cinq jours après la prise d'otages au cours de laquelle le prêtre Jacques Hamel, 86 ans, a été assassiné, l'enquête a aussi mis en lumière les liens, semble-t-il très récents, entre les deux tueurs.
Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous les deux âgés de 19 ans et qui vivaient à 700 kilomètres de distance, seraient entrés en contact quelques jours seulement avant la prise d'otages via la messagerie chiffrée Telegram, selon Le Parisien et La Voix du Nord. Adel Kermiche aurait décrit par avance sur cette application le mode opératoire de l'attaque, mentionnant "un couteau" et "une église".
Telegram est régulièrement pointée du doigt par les autorités comme l'un des moyens de communication préféré des jihadistes du groupe État islamique, qui a revendiqué cet attentat.
Par ailleurs, le parquet de Paris a annoncé dimanche la mise en examen et la mise en détention provisoire d'une autre connaissance d'Abdel Malik Petitjean, dans le cadre d'une enquête distincte de celle de l'attaque de l'église. Jean-Philippe J., 20 ans et faisant l'objet d'une fiche S, s'était rendu le 10 juin en Turquie avec lui, mais avait été refoulé sur la base du signalement pour radicalisation. Abdel Malik Petitjean avait lui aussi rebroussé chemin, bien qu'il n'était pas fiché. Jean-Philippe J. "a sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention et, dans l'attente, a été incarcéré provisoirement", a précisé le parquet de Paris.
Avec AFP