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Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 28 juillet, la fermeture, par le gouvernement turc, de 45 journaux et 16 chaînes de télévision – une atteinte à la liberté de la presse qui accrédite encore un peu plus la thèse d’une dérive autoritaire du régime. Obama chantant les louanges d’Hillary Clinton. Et les inquiétudes du CIO sur l’avenir des JO.

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On commence cette revue de presse internationale en Turquie, où les purges se poursuivent, après le coup d’Etat avorté.
Le gouvernement a ordonné hier la fermeture de 45 journaux et 16 chaînes de télévision, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d'édition, sans fournir toutefois la liste des rédactions concernées. La chaîne de télé CNN-Türk a affirmé qu’il s'agit pour l’essentiel de médias locaux, et de quelques médias nationaux, dont l'agence de presse Cihan, la télévision prokurde IMC TV, le quotidien d'opposition Taraf, le journal Zaman et sa version anglaise Today's Zaman, qui faisaient partie, comme Cihan, d'une holding liée au prédicateur Fethullah Gülen, l’ennemi juré d’Erdogan. Une saignée passée sous silence dans l’édition papier anglophone du plus important journal d’opposition turc, Hurriyet, qui ne mentionne l’ensemble de ces fermetures ni à la Une ni sur son site, où nous n’avons trouvé que cet article rapportant l’arrestation de 47 employés et journalistes de Zaman - parmi lesquels figureraient les éditorialistes Şahin Alpay and Nuriye Ural. Zaman, fermé par les autorités, mais dont une version en turc parvient tout de même diffusée sur internet - à la Une datée d’aujourd’hui, les arrestations d’hier et les fermetures annoncées hier en fin de journée.
La liberté de la presse en Turquie n’est déjà plus qu’un souvenir, ce qui accrédite encore un peu plus la thèse d’une dérive autoritaire. «Le gouvernement turc inclut dans ses purges près d’une centaine de médias», confirme le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rapporte également que l’ampleur de ces purges suscite à présent l’inquiétude du secrétaire général des Nations-Unies, Ban-Ki Moon. Ca n’est plus un titre, c’est une épitaphe: «il était une fois une démocratie», titre cette semaine le magazine Der Spiegel, en évoquant un «deuxième putsch» - réussi, celui-là, conduit par les partisans de Recep Tayip Erdogan. Le président turc n’en démord pas: c’est bien le prédicateur exilé aux Etats-Unis qui a cherché à l’abattre, sans doute avec le soutien de Washington. Accusations évoquées par le très pro-gouvernemental Daily Sabah, qui rapporte que «l’opinion publique turque demande aux Etats-Unis de prouver qu’il n’est pas derrière le putsch» manqué. «Pour répondre à cette crise de confiance, les Etats-Unis doivent montrer qu’ils sont du côté de la démocratie et qu’ils respecteront bien la volonté des turcs», écrit le journal -  «ou les gouvernements turcs, présent et futurs, seront soumis à une grande pression pour justifier le bien-fondé de l’alliance de la Turquie avec les Etats-Unis et de sa présence au sein l’OTAN».
Les Etats-Unis où se tient en ce moment la convention du parti démocrate. Barack Obama a beau chanter ses louanges et déclarer qu’Hillary Clinton est «la seule candidate de cette élection qui croit en cet avenir», qu’elle est un «leader avec des projets concrets pour éliminer les barrières et briser le plafond de verre», il n’est pas certain que le président sortant parvienne à emporter l’adhésion des inconsolables pro-Bernie Sanders, que Vox présente comme le futur «Tea party» de la gauche - le Tea party qui est parvenu à faire revoir son programme au parti républicain, à faire exclure un certain nombre de ses figures, et à discréditer «l’establishment» auprès de nombreux électeurs.
A la Une également, le scepticisme des Brésiliens, dont une large majorité doute des retombées positives des Jeux olympiques qui débutent la semaine prochaine. Selon un sondage publié hier dans O Estado de Sao Paulo, 60% d’entre eux jugent que les JO auront un impact plus négatif que positif sur leur pays –même s’ils s’apprêtent à participer comme il se doit à la fête olympique, nuance le journal, qui rappelle que les choses ont beaucoup changé, au Brésil, entre le moment où les Jeux lui ont été attribués, en 2009, et maintenant - mais le malaise est sans doute plus profond, comme le relève The Guardian, qui mentionne aussi, en guise d’explication, la multiplication des scandales liés aux affaires de dopage, faisant état des inquiétudes du président du CIO, Thomas Bach, après la décision d’Oslo d’annuler sa candidature aux JO de 2022, en raison du manque de soutien des Norvégiens. Une annulation qui a suivi celles, notamment, de la Suède, et  de la Pologne – qui ont jeté l’éponge pour les mêmes motifs. Les JO d’hiver ne seraient pas les seuls concernés, puisque The Guardian mentionne également la défection de Boston et Munich pour les JO 2024 - mais que Thomas Bach se rassure: Paris, Rome, Los Angeles et Budapest maintiennent, eux, leur candidature...
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