Un hommage organisé par la préfecture et l’Archevêché au stade de Saint-Étienne-du-Rouvray a été rendu jeudi au père Jacques Hamel, assassiné deux jours plus tôt dans l'église de la ville. La cérémonie a été placée sous haute sécurité.
Des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 27 juillet, dans la soirée, au parc omnisports Youri-Gagarine, à Saint-Étienne-du-Rouvray, pour rendre un hommage solennel au prélat assassiné deux jours plus tôt en pleine messe par deux jihadistes.
La cérémonie a été placée sous haute surveillance par les autorités, qui ont interdit tout autre rassemblement spontané par mesure de sécurité. Peu avant 18 h, environ un millier de personnes étaient déjà présentes sur place après avoir été minutieusement fouillées, selon un protocole semblable à celui appliqué dans les aéroports, a constaté l'AFP. L'espace Gagarine, qui est à la fois un parc et un stade, se trouve à environ 500 mètres du domicile des parents d'Adel Kermiche, un des assassins du prêtre, mort égorgé à l'âge de 86 ans.
Pour voir les images et vidéos sur vos mobiles et tablettes, cliquez ici.
"On atteint un symbole"
Après avoir passé deux contrôles de sécurité, les habitants ont assisté debout, en plein air mais dans un périmètre fermé, à l'hommage rendu par le maire Hubert Wulfranc (PCF) et l'archevêque de Rouen Dominique Lebrun, après avoir écouté le requiem de Mozart.
Plus tôt dans la journée, les Stéphanais ont continué à affluer dans le hall de la mairie pour coucher quelques mots, parfois d'une main tremblante, sur les deux registres de condoléances. D'autres se sont rendus dans la salle du conseil municipal où a été installée une cellule d'aide psychologique.
Les fleurs, les bougies, les messages se sont multipliés devant la mairie, devant le presbytère où habitait le père Hamel, et devant l'église, toujours fermée et entourée de barrières métalliques. Elle sera rouverte "dans quelques semaines" et un "rite pénitentiel de réparation sera accompli afin de rendre au culte l'église profanée", a précisé le diocèse de Rouen.
Michèle Hernandez, 60 ans, les larmes aux yeux, est venue avec son mari Denis, depuis Oissel, une autre commune de la métropole de Rouen. "Le père Hamel avait baptisé ma fille adoptive née au Pérou", témoigne-t-elle. À l'extérieur de la mairie, elle dépose trois roses blanches. "C'est la victime de trop, on atteint un symbole", déplore-t-elle.
"Il aurait dû lire le Coran"
Dans le quartier du Château-Blanc, un ensemble de tours et de barres d'immeubles qui occupe la ville haute, un commerçant assure que certains anciens de la mosquée ont "honte" de sortir après ce qui s'est passé. "Ce jeune-là, on aurait pu le tuer de nos propres mains. Il aurait dû lire le Coran", lance un jeune du quartier, au cours d'une discussion enragée avec ses amis.
La commune voisine de Val-de-Reuil a elle décidé de faire surveiller ses messes par la police municipale. Cette surveillance, trois fois par semaine, répond "plus à une question de sérénité que de sécurité", selon le maire de la commune, Marc-Antoine Jamet, joint par l'AFP.
Les obsèques du père Hamel auront lieu mardi à 14 h à la cathédrale de Rouen. L'inhumation aura lieu dans la plus stricte intimité familiale, selon le diocèse, qui organise en outre une "veillée de prière" samedi soir, dans une autre église de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Avec AFP