Deux jours après l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, les enquêteurs ont identifié le second tueur. L’individu faisait l'objet d'une fiche "S" mais n'avait jamais été condamné. Ce qui a retardé son identification.
Les enquêteurs ont formellement identifié le second tueur, deux jours après l’assassinat du père Jacques Hamel à l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie. "Après comparaison ADN, il apparaît que le second terroriste est identifié comme étant Abdel-Malik Nabil P., né le 14 novembre 1996 à Saint-Dié-des-Vosges", en Lorraine, a indiqué, jeudi 28 juillet, une source à Reuters et l’AFP.
Sa carte d'identité avait été retrouvée lors d'une perquisition chez Adel Kermiche, l'autre auteur de l'attaque que la police avait déjà identifié. Ce dernier, 19 ans, était originaire de Mont-Saint-Aignan, en Seine-Maritime. Aucune condamnation ne figurait sur son casier judiciaire mais il était connu de la justice antiterroriste pour avoir tenté à deux reprises de gagner la Syrie en 2015.
Fiché "S" mais pas condamné
Le second tueur, lui aussi âgé de 19 ans, habitait avec sa mère en Savoie. Il n'avait fait l'objet d'aucune condamnation et la justice ne disposait pas de ses empreintes ni de son ADN, ce qui a retardé son identification. Le jeune homme était toutefois fiché "S" depuis le 29 juin pour avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie, selon une source proche de l'enquête. Ce sont donc des prélèvements ADN effectués sur sa mère, qui ont permis son identification.
Selon une source proche de l'enquête, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) avait diffusé le 22 juillet une note, dans laquelle elle disait avoir reçu une information sur un individu, "qui serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national", accompagnée de la photo d'un homme ressemblant "fortement" au jeune Savoyard.
L'organisation État islamique (EI) a diffusé, au lendemain de l'attaque, via son agence Amaq la vidéo montrant la déclaration d'allégeance de deux hommes présentés comme les auteurs de l'assassinat du prêtre. Mais, comme l'explique Le Monde, les enquêteurs n'ont pu immédiatement faire le rapprochement entre le deuxième terroriste apparaissant sur les images et le corps non identifié de l'assaillant tué devant l'église puisque son visage était "défiguré par une balle".
Trois personnes de l'entourage familial d'Abdel-Malik Nabil P. ont été placées en garde à vue mercredi, essentiellement "pour permettre de recueillir des éléments sur le profil du tueur", selon une source proche de l'enquête. Un autre homme, un Français de 20 ans, fiché S, qui s'était rendu en Turquie début juin avec Abdel-Malik Nabil P., a été placé en garde à vue, a indiqué la source proche de l'enquête, précisant que "rien ne prouve à ce stade" qu'il est lié à l'attaque.
Une cinquième personne, un mineur de 16 ans né en Algérie, interpellé mardi, était toujours en garde à vue jeudi. Son frère fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour être parti dans la zone irako-syrienne en mars 2015 avec les papiers d'identité de Kermiche.
Avec AFP et Reuters