
L'opposant Mehdi Karoubi aurait appelé ses partisans à rester à la maison alors que la police menace de représailles. Mir Hossein Moussavi, donné gagnant par ses partisans, doit se prononcer sous peu.
Voici les événements des dernières 24 heures en Iran, où le président sortant Mahmoud Ahmadinejad est confronté, depuis sa réélection le 12 juin, à une vague de contestation des partisans de son principal rival, Mir Hossein Moussavi.
VENDREDI 19:
- Les partisans de Moussavi annulent, pour la première fois depuis le début de leur mouvement, une manifestation prévue à l'Université de Téhéran où le guide suprême Ali Khamenei s'exprime dans un prêche.
- Ali Khamenei exclut toute "fraude" dans le scrutin, déclarant que "le peuple a choisi celui qu'il voulait" comme président. Il exige la fin des manifestations, avertit qu'il "ne cèdera pas à la rue" et met en garde l'opposition contre les violences que son "extrémisme" pourrait entraîner.
Il dénonce violemment l'attitude des Occidentaux par rapport à la présidentielle.
- Le président américain Barack Obama avertit que "le monde observe" le comportement de l'Iran.
- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) appellent les autorités iraniennes à garantir le droit "de tous les Iraniens à se rassembler et à s'exprimer pacifiquement".
SAMEDI 20:
- Les autorités annoncent qu'aucune autorisation n'a été donnée pour d'éventuelles nouvelles manifestations dans le pays et avertissent M. Moussavi que toute manifestation serait fermement réprimée.
- L'Association iranienne des religieux combattants renonce à sa marche de protestation prévue samedi après-midi à Téhéran, mais les partisans de Moussavi ne donnent aucun ordre d'annulation.
- Moussavi doit faire dans l'après-midi une déclaration "importante" au peuple iranien.
- Le rédacteur en chef du quotidien réformateur Etemad Melli, dirigé par un autre candidat à la présidentielle, Mehdi Karoubi, est arrêté par des inconnus, selon ses proches.
- Le Conseil des gardiens, chargé de valider le scrutin et d'examiner les plaintes de fraude, se dit prêt à un recompte de 10% des urnes, choisies au hasard.
Les candidats Moussavi et Karoubi, qui devaient exposer samedi devant le Conseil des gardiens leurs réclamations quant aux résultats du scrutin, ont finalement décidé de ne pas s'y rendre.