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Tour de France 2016 : derrière Bardet, les Bleus ont été bien trop verts

envoyé spécial de France 24 sur les Champs-Élysées (Paris). – La performance de Romain Bardet (AG2R), deuxième du Tour de France 2016, a sauvé le bien piètre bilan de la délégation française sur cette Grande Boucle. Un contingent constitué de pépites qui n'ont pas su confirmer leur talent cet été.

Si l'on occulte la performance renversante du grimpeur de l'AG2R Romain Bardet, deuxième de cette édition 2016 du Tour de France, force est de constater que les coureurs français ont vraiment passé un difficile mois de juillet sur les routes du Tour. La génération actuelle, pétrie de talent, pleine de promesses, n'a pas su concrétiser les attentes placées en elle au départ de cette Grande Boucle.

Il a même fallu attendre la 19e étape et le panache de l'Auvergnat pour que le clan français décroche sa première victoire et évite de justesse un camouflet : une édition vierge de tout succès tricolore, ce n'est arrivé qu'à deux reprises dans l'histoire du vélo, en 1926 et en 1999.

Mais si une déroute historique a été évitée, le clan français ressort de ces trois semaines de course salement amoché. Au premier rang des gueules cassées, Thibaut Pinot (FDJ). Le Franc-Comtois, que l'on rêvait en challenger du Britannique Chris Froome, s'est écroulé dès les Pyrénées. Mais même avec des objectifs réduits – un maillot à pois à Paris en lieu et place d'un podium – il n'a pu défendre ses chances et a même raccroché le guidon au lendemain du Ventoux. Avant de déclarer forfait dans la foulée pour les JO, en raison d'un virus. Un été 2016 catastrophique.

Et que dire des performances des autres têtes d'affiche françaises du peloton. Pierre Rolland, leader de la Cannondale-Drapac, a ponctuellement montré qu'il lui restait un peu de dynamite dans les jambes, mais jamais ses tentatives n'ont payé. Tout au plus lui ont elles permis de goûter au bitume, à deux reprises. Rolland a terminé au sol dans la descente de Peyresourdes, lors de l'étape du Tourmalet, avant de récidiver à 40 kilomètres de l'arrivée à Saint-Gervais, alors qu'il était échappé en tête de la 19e étape.

Le discret Warren Barguil (Giant-Alpecin) aurait pu lui aussi sauver les meubles au général. Mais en concédant dix minutes sur les meilleurs dès le Jura, il a dû faire une croix prématurément sur la course au Top 10. Mais même libéré du statut d'outsider, Barguil n'a pas su peser sur la course. Seul fait d'armes : une chute dès le premier kilomètre de la 17e étape entre Berne et Finhaut-Émosson.

Frustration sur les vallons

En moyenne montagne, les Français espéraient briller. Il n'en sont pas passés loin, mais au final, c'est un zéro pointé qui est venu sanctionner les efforts des baroudeurs et puncheurs français. Pas de victoire d'étape malgré de belles dispositions.

Difficile de ne pas mettre toutefois en avant la belle prestation de Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step). Pour son premier Tour, l'Auvergnat a porté le maillot blanc de meilleur jeune en première semaine et aurait même pu s'offrir un bouquet au soir de la 5e étape, si un ennui mécanique n'avait eu raison de ses vélléités offensives à quelques kilomètres de l'arrivée à Culoz.

Au rang des vainqueurs potentiels d'étape, le puncheur de l'AG2R Alexis Vuillermoz figurait lui aussi en bonne position au départ de cette Grande Boucle 2016. Victorieux à Mûr-de-Bretagne en 2015, l'ancien VTTiste n'a cette fois pas trouvé la faille. "Pikachu", qui n'était clairement pas à 100 % sur ce Tour, s'est du coup mis au service de son leader Romain Bardet avec un succès certain.

Mais sur les pentes douces du Tour, il en est un autre qui est totalement passé à travers : Tony Gallopin. Le puncheur de la Lotto-Soudal, lâché par ses jambes, n'a jamais semblé en mesure de remporter la moindre étape. Pourtant, il a tenté d'accrocher les bonnes roues chaque jour ou presque. Frustrant pour la révélation de la saison 2014, qui avait remporté la Classica San Sebastian, la 11e étape du Tour et même porté le maillot jaune durant une journée cette année là.

Echec massif au sprint

Arnaud Demare absent, Nacer Bouhanni forfait, le contingent des sprinteurs français abordait cette édition 2016 passablement amoindri. Et face aux meilleurs du monde, le spécialiste de Direct Energie Bryan Coquard n'a finalement pas réussi à confirmer les belles promesses de son début de saison réussi.

Le récent vainqueur des Quatre jours de Dunkerque a souvent couru placé, jamais gagnant. Résultat : cinq Top dix, deux podiums dont une frustrante deuxième place à Limoges, moins de trois centimètres derrière l'Allemand Marcel Kittel. Coquard, déjà prometteur en 2015 où il avait arraché la deuxième place sur les Champs-Élysées, n'a pas réussi à franchir le cap un an plus tard. Pis, il a crevé à deux kilomètres de l'arrivée de la 21e étape à Paris, où il visait un sacre historique sous l'Arc de triomphe. Dommage.