Jeudi, lors de son discours d'investiture à l'élection présidentielle de novembre, Donald Trump a promis à l'Amérique "le retour à la sécurité" avec un ton plus policé, s'efforçant de donner du Parti républicain une image unie.
Le milliardaire Donald Trump a promis, jeudi 21 juillet, à l'Amérique "le retour à la sécurité", appelant les électeurs à le propulser vers la Maison Blanche en rejetant les politiques du passé de sa rivale Hillary Clinton.
"Avec humilité et gratitude", l'homme d'affaires populiste de 70 ans a accepté sa nomination pour porter les couleurs républicaines lors de l'élection présidentielle de novembre.
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"Il n’y a pas tellement de choses nouvelles dans ce discours par rapport à ce que l’on connaît déjà de la politique de Donald Trump" a expliqué James André, l'envoyé spécial de France 24 à Cleveland. Sur le fond de son message, le candidat républicain a expliqué que l’Amérique n’est plus un lieu sûr et il s'est posé comme garant de la sécurité. "En revanche, ce qui a été remarquable c’est qu’il [Donald Trump] a dressé un bilan noir des années démocrates au pouvoir, aussi bien Barack Obama que Hilary Clinton en ont pris pour leur grade" a ajouté James André.
Un message très sécuritaire
Dans un discours à la tonalité anxiogène, prononcé à l'issue d'une convention qui a mis crûment en lumière les déchirures de son parti, le magnat de l'immobilier, novice en politique, s'est présenté comme "le candidat de l'ordre public".
"La criminalité et la violence qui affligent aujourd'hui notre pays prendront bientôt fin", a-t-il lancé, devant plus de 2 000 délégués réunis à Cleveland (Ohio) et devant des dizaines de millions d'Américains derrière leur écran. Promettant "le retour à la sécurité (...) à partir du 20 janvier 2017", date de l'investiture du successeur de Barack Obama, il a confirmé son virage sécuritaire amorcé ces dernières semaines, dans un registre évoquant celui de Richard Nixon en 1968.
"L'Amérique d'abord !", a-t-il lancé, l'index de la main droite levé, face à une foule électrisée. "Je suis votre voix !"
"Donald Trump est resté très sur sa base, sur son message d’origine, celui qui l’a porté comme candidat du Parti républicain. Il n’a pas réellement ouvert le champ à d’autres segments de la population qui pourraient potentiellement être séduits par le vote" conclut James André, qui précise que la plupart des délégués présents se sont dits satisfaits. Le candidat a collé à son texte et "il n’a pas commis d’erreur".
Selon un folklore qui est la signature des conventions américaines, des dizaines de milliers de ballons rouges, blancs et bleus ont été lâchés sur l'immense salle omnisports du Quicken Loans Arena à l'issue de l'allocution du candidat.
itLe sourire d'Ivanka
Quelques minutes plus tôt, c'est Ivanka Trump, 34 ans, qui avait raconté la "générosité" et la "compassion" d'un père qu'elle a décrit comme soucieux de l'égalité des droits et de la place des femmes dans l'entreprise et la société. Large sourire, longs cheveux blonds tombant sur une robe rose, elle a prononcé un discours mesuré que n'auraient probablement pas désavoué nombre de démocrates.
Peter Thiel, entrepreneur de la Silicon Valley ouvertement homosexuel, a lui reçu une véritable ovation lorsqu'il s'est dit "fier d'être gay, fier d'être républicain, fier d'être américain".
Preuve d'une véritable évolution du "Grand Old Party" sur ce thème, Donald Trump a aussi promis, évoquant le massacre d'Orlando (49 personnes tuées dans un club gay), de "tout faire" pour protéger la communauté LGBT "des violences et de l'oppression d'une idéologie de haine". Et s'est arrêté un instant pour relever les applaudissement qui ont suivi ses propos.
S'il s'est gardé de commentaires personnels sur son adversaire (qu'il surnomme "Hillary-la-crapule" depuis des mois), Donald Trump a dressé un bilan noir et sans nuance de son bilan à la tête de la diplomatie américaine (2009-2013). Un bilan qui se résume selon lui à "la mort, la destruction, le terrorisme et l'affaiblissement". Il a promis de vaincre "les barbares du groupe État islamique".
Dans un discours régulièrement interrompu par la foule scandant "USA ! USA ! USA !", il a aussi décoché quelques flèches à Barack Obama, accusé d'avoir, par son "discours irresponsable", divisé par race et couleur, et rendu l'Amérique "plus dangereuse pour tout le monde". Reprenant un à un les thèmes d'une campagne qui a pris tout le monde par surprise, il a réaffirmé sa volonté de construire "un grand mur à la frontière pour empêcher l'immigration illégale, les gangs, la violence, et le déversement de drogue dans nos communautés". Donald Trump associe régulièrement ces clandestins à la criminalité, citant notamment jeudi des meurtres commis par des sans-papiers aux États-Unis.
L'homme d'affaires a encore promis la renégociation complète des "horribles accords de libre-échange avec la Chine et de nombreux autres", d'ont l'Alena (Nafta en anglais), qui unit États-Unis, Canada et Mexique, et fut signé en 1993 par Bill Clinton.
'Votre champion'
"Je vous demande votre soutien pour que je puisse être votre champion à la Maison Blanche", a-t-il conclu à l'issue d'une allocution de plus d'une heure et quart. Le candidat républicain espère un rebond dans les sondages à l'issue de cette convention qui n'aura pas été épargnée par les polémiques (affaire du plagiat du discours de Melania Trump, camouflet infligé par Ted Cruz qui a refusé, sur scène à Cleveland, de lui apporter son soutien).
Invectivée avec une extrême virulence ("Enfermez-la !") toute la semaine par les chefs et délégués républicains, Hillary Clinton sera, elle, formellement désignée par son parti la semaine prochaine à Philadelphie.
Attendant son heure – elle devrait dévoiler son colistier vendredi ou samedi depuis la Floride – elle s'est montrée relativement discrète ces derniers jours. "Nous valons mieux que cela", a-t-elle simplement tweeté, au beau milieu du discours de son rival républicain qu'elle affrontera en face-à-face le 26 septembre, lors du premier d'une série de trois débats présidentiels.
This is real—Donald Trump just accepted the @GOP nomination.
RT if you agree: We can't let him become president. pic.twitter.com/3C5WLPv33W
Avec AFP