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Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 21 juillet, l'investiture officielle de Mike Pence comme colistier de Donald Trump, la dérive autoritaire du président turc Recep Tayip Erdogan et la situation épouvantable des populations déplacées par la menace terroriste Boko Haram dans l'État du Borno, au Nigeria.

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On commence cette revue de presse internationale aux États-Unis, où Mike Pence a formellement accepté, cette nuit, de devenir le colistier de Donald Trump, pour l'élection présidentielle de novembre .
Le gouverneur de l’Indiana a  pris la parole à l’occasion de la convention républicaine de Cleveland pour vanter les mérites de son peut-être futur patron, évoqué comme "un homme qui n'abandonne jamais, qui ne renonce jamais, un battant, un gagnant". Des louanges destinées surtout à se convaincre lui-même, et ses camarades, que Donald Trump est le meilleur candidat possible pour le camp républicain, et qu’il fera l’affaire s’il parvient à se faire élire, d’après le site Vox. Il rappelle les réticences, pour ne pas dire la détestation, que le tycoon à la chevelure rousse inspire à une partie de ses pairs. Et selon Vox, le choix de Mike Pence, figure très populaire au sein de la droite religieuse, au profil nettement plus lisse, est une tentative de Donald Trump pour corriger quelque peu son image sulfureuse, et faire un geste d’apaisement envers le parti républicain.
La différence de style et de profil entre les deux hommes explique le ton très peu "trumpesque" du discours prononcé cette nuit par Mike Pence, selon The Observer . Ce site dirigé par l’actuel mari de l’ex-femme de Trump, Ivanka Trump, relève la façon dont Pence a choisi de s’effacer devant son colistier, disant "nous" plutôt que "je", et déclarant, notamment, que Donald Trump, "connu pour sa forte personnalité, un style haut en couleurs et un grand charisme", avait probablement voulu "équilibrer le ticket" en le choisissant. Mariage de raison, donc, pour exaucer les vœux de la famille républicaine : c’est aussi le sens d’une analyse trouvée sur Yahoo! US, qui évoque le tandem Trump/Pence comme "l’un de ces couples tout justes mariés qui tentent de convaincre les services d’immigration qu’ils sont tombés éperdument amoureux, malgré le fait qu’ils se soient rencontrés une semaine auparavant et que l’un deux ait besoin d’une carte verte".
En Turquie, le président Erdogan vient d’annoncer l’instauration de l’état d’urgence pour trois mois, après le putsch manqué contre lui. La décision du chef de l’État turc est présentée par Slate comme un moyen de s’assurer un "contrôle quasi-absolu sur le pays", dans la mesure où l’état d’urgence le libère de presque tous les freins constitutionnelles, lui permettant de poursuivre les purges lancées contre les milliers de Turcs soupçonnés de soutenir le chef religieux Fettulah Gülen. Est-ce son exil aux États-Unis qui a porté Erdogan à accuser "d'autres pays" d’être "impliqués" dans la tentative de coup d'État ?
Ces accusations font la une de "L'Orient Le Jour", qui précise que le président turc n’a cependant cité aucun d’entre eux. Depuis le 15 juillet, plus de 55 000 personnes ont été suspendues, arrêtées ou mises en examen, s’inquiète le journal libanais, tandis que le quotidien turc pro-gouvernemental Sabah évoque "le début d’une toute nouvelle ère", ouverte par le putsch manqué, l’entrée dans "une période au cours de laquelle la consolidation de la démocratie ne pourra plus être remise en case". Cette certitude est loin d’être partagées par l’UE. Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie  européenne, a notamment prévenu "qu'il n’y a(vait) aucune excuse pour que la Turquie prenne des mesures pour s’éloigner (de l’État de droit)". L’UE "ne peut pas se permettre de voir la Turquie glisser dans un chaos autoritaire", prévient le journal d’opposition "Hurriyet", qui rappelle à quel point le dialogue de Bruxelles avec Ankara est crucial dans la résolution du conflit syrien et de la crise migratoire. "Imaginer que ce dialogue, cette coopération puissent se poursuivre avec un régime islamiste autoritaire en Turquie est illusoire", assure le quotidien.
Enfin, le Nigeria est toujours aux prises avec le terrorisme de Boko Haram, notamment dans l’État du Borno, dans le nord-est du pays. Le site de "L’Obs" a recueilli le témoignage de Jean-Henri Bradol, l’ex-président de MSF, de retour de la ville de Bama. Ce qu’il décrit, c’est une situation dramatique, et une population qui se retrouve coincée entre la secte jihadiste et l’offensive militaire du gouvernement, une ville fantôme où les déplacés, 10 000 personnes environ, sont regroupés dans un camp de 400 mètres sur 400, confrontés à une situation décrite comme "épouvantable". Ce médecin raconte l’eau ruisselle dans des abris de fortune où il est impossible de dormir, des latrines de fortune débordent, citant le chiffre de 15 % d’enfants "sévèrement dénutris", mais aussi les adultes, ce qui est rare et très alarmant, selon lui. "Dans les autres camps, particulièrement reculés et enclavés, la situation est certainement  pire", s’alarme ce médecin, qui annonce un appel aux dons par MSF.
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