logo

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 20 juillet, l'adoption, par les députés, de la prolongation de l'état d'urgence pour six mois, l'exaspération des Français face à la menace terroriste et les craintes d’éventuels débordements, l'engagement de la France en Irak et en Syrie et un plaidoyer en faveur de la littérature.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

On commence cette revue de presse française avec l’adoption, cette nuit, de la prolongation de l’état d’urgence pour 6 mois par les députés.
D’après le site du "Monde", quelques heures avant le vote, Manuel Valls avait répété son avertissement, selon lequel la France devait s’attendre à "d’autres attentats", et "d’autres innocents tués", ajoutant que les Français devaient non pas "(s’)habituer – jamais – mais apprendre à vivre avec cette menace. À vivre avec elle et à la combattre". Cette prolongation de six mois a aussi été défendue par son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a toutefois reconnu que "l’état d’urgence n’empêche pas les attentats". Demandée par la droite, sa prolongation est néanmoins jugée insuffisante, l’opposition plaidant en faveur d’une série de mesures qui n’ont finalement pas été adoptées. "Le Figaro" parle d’un "maigre compromis". Les sénateurs doivent se prononcer aujourd’hui.
En vigueur depuis maintenant neuf mois, les mesures d’exception dans le cadre de l’état d’urgence font toujours débat. "De la France, (qui vient de voter leur prolongation), à l’Allemagne, ciblée lundi pour la première fois par le groupe État islamique, en passant par les États-Unis, la tentation du virage sécuritaire et liberticide est partout", s’inquiète "Libération". "Voulons-nous du tout-sécuritaire ?", demande le quotidien sur sa une. "L'inquiétude de la population, la réponse à la menace, le contexte électoral : tout pousse les politiques à (y) céder", poursuit "Libé", en dénonçant "le fantasme de la sécurité à tout prix". Attention au provisoire qui dure, prévient le journal, qui rappelle qu’en janvier prochain, la prochaine échéance pour l’état d’urgence, la campagne présidentielle aura débuté, et qu’il est peu probable que qui que ce soit demande alors sa levée à ce moment-là.
"L’état d’urgence permanent (est) un péril pour la République", il faut "en finir avec le jeu de dupes", accuse "L'Humanité". "Suggérer peu à peu à nos concitoyens que liberté et sécurité ne vont pas de pair (est) un argument fallacieux qui sape les fondements de notre société et ne peut faire que le jeu des propagandistes de Daech".
La majorité des Français, elle, semble avoir choisi, et demande davantage de fermeté au gouvernement. À en croire les sondages publiés ces derniers jours, les Français ont peur, ils sont exaspérés et ne font plus confiance au gouvernement pour lutter contre le terrorisme. Une colère dont "Le Parisien" dit voir la manifestation dans "le défouloir improvisé sur la Promenade des Anglais", un lieu devenu le "symbole de l’écoeurement de la population". "Attention à la colère qui monte", prévient le journal : "après le troisième attentat de masse, la résistance cède le pas au risque de débordement". Face à la colère, "La Croix" livre un plaidoyer "contre la haine" : "ne cédons pas à cette malveillance irresponsable que nourrit l’effroyable machine à fabriquer de la rancœur. Résistons, tous autant que nous sommes. La paix civile est notre affaire".
La riposte de la France à la menace terroriste, c’est aussi son engagement dans la coalition internationale contre l’organisation de l’État islamique en Irak et en Syrie, qui va passer un cap décisif, avec ce que "Le Figaro présente déjà comme "la mère de toutes les batailles", la bataille à venir de Mossoul, le fief du groupe en Irak. Mais là encore, une victoire sur le terrain mettra-t-elle fin à la menace ? Le journal prévient que "le reflux vers leurs pays d’origine des jihadistes (risque de l’accentuer encore) sur le sol européen".
Pour échapper, un peu, l’espace de quelques heures du moins, à ces questions qui semblent sans réponse, je vous propose, pour terminer, ce beau papier du "Monde", qui vous invite à plonger dans le grand bain de la lecture – la littérature qui nous permet une évasion silencieuse, mais aussi de "mieux comprendre autrui". "La complexité des personnages littéraires aide le lecteur à se faire une idée plus sophistiquée des émotions et des motivations d’autrui", rappelle le chercheur néerlandais Frank Hakemulder. Un romancier "déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns", écrivait Marcel Proust.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.