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JO-2016 : le Brésil renforce la sécurité, les athlètes français au cœur des inquiétudes

Les responsables brésiliens ont décidé de renforcer leur dispositif de sécurité à quelques semaines des JO de Rio, alors que la question de la sécurité des athlètes français fait l'objet d'intenses consultations entre la France et le Brésil.

À 20 jours du coup d’envoi des Jeux olympiques-2016, le Brésil renforce son dispositif de sécurité, quelques semaines après la découverte par l'Abin (Agence brésilienne de renseignement) de messages en portugais liés à l’organisation État islamique (EI) sur une application de messagerie instantanée.

Alors que quelque 85 000 policiers et militaires seront chargés de protéger les 10 500 athlètes, les officiels, les journalistes et les 500 000 touristes attendus à Rio entre le 5 et le 21 août, le président par intérim, Michel Temer, a pris la décision de réévaluer le dispositif sécuritaire après s'être réuni d'urgence avec ses ministres régaliens et le responsable du renseignement, Sergio Etchegoyen, au lendemain de l'attentat de Nice.

Sergio Etchegoyen a reconnu qu'après l’attaque qui a ensanglanté la Promenade des Anglais, les inquiétudes liées aux JO étaient "montées d'un cran ".

Même discours du côté de Raul Jungmann, le ministre brésilien de la Défense. "Ce qui s'est passé à Nice nous inquiète, il ne pourrait en être autrement, a-t-il déclaré devant la presse. Et cette inquiétude va se traduire par davantage de contrôles, de sécurité, de gens qui seront employés et de procédures qui seront mises en place".

Des athlètes français sous haute surveillance

Il faut dire que le cas des athlètes tricolores est au cœur des inquiétudes des autorités brésiliennes et françaises. Alors qu’une réunion franco-brésilienne s’est déjà tenue à ce sujet vendredi à Brasilia, un haut responsable de l’antiterrorisme brésilien doit se rendre lundi à Paris, afin de s'informer auprès des services français sur le projet d'attentat contre des athlètes tricolores lors des JO révélé cette semaine.

"À partir de ce voyage et de nos discussions, nous allons procéder à des réévaluations", a indiqué Saulo Moura da Cunha, coordinateur du renseignement brésilien. "Pour l'instant, nous sommes dans le champ des suppositions. Le gouvernement français nous a invités pour en discuter. Ensuite, nous pourrons prendre une position".

La France a été informée de ce projet d'attentat contre des athlètes français lors de ces JO, selon le chef des services de renseignement militaire cité dans un document officiel, et qui s'exprimait fin mai devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats commis à Paris en 2015.

En attendant, les autorités brésiliennes multiplient les exercices de sécurité. Vendredi s'est déroulé, dans le nord-ouest de Rio, une simulation de signalement de cellule terroriste, puis, le lendemain, les agences de sécurité ont réalisé une simulation d'attentat à la bombe dans la gare de Deodoro, un des quatre pôles olympiques de Rio avec le Maracana, Copacabana et Barra da Tijuca, le QG des JO.

De son côté, l'Agence nationale de l'aviation civile (Anac) a annoncé samedi le renforcement des procédures de contrôle des passagers et des bagages sur les vols intérieurs, qui seront similaires à celles en vigueur pour les vols internationaux. Les nouvelles mesures seront appliquées à partir de lundi dans tous les aéroports du pays et comprendront notamment des inspections aléatoires des passagers et des bagages à main.

Avec AFP