
Après l'attaque au camion qui a touché Nice jeudi soir, l'application d'alerte attentat "SAIP" lancée par le gouvernement a mis plus de 3 heures à alerter ses utilisateurs.
Plus de 3 heures. L'application "SAIP" ("Système d'alerte des d'information des populations"), lancée par le gouvernement le 8 juin dernier, n'aura envoyé l'alerte prévenant de l'attaque de Nice que trois heures après.
L'attaque, un poids lourd lancé à pleine vitesse sur la Promenade des Anglais juste après la fin du feu d'artifice, a commencé vers 22h30 selon les premiers témoignages. L'application, elle, n'a envoyé de notification à ses utilisateurs qu'aux alentours de 1h40.
Je reçois l'alerte du #SAIP (l'application du gvt) sur #Nice... à 1h34 pic.twitter.com/nIyiTXtwgj
— David Perrotin (@davidperrotin) 14 juillet 2016
Alerte #attentat sur #SAIP qui se déclenche 2 heures après le drame... Quel est l'utilité de l'application ?? #Nice pic.twitter.com/NU7E7oMjuo
— Olivier Jaillet (@OJaillet) 15 juillet 2016
Après les attentats du novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis une application d'urgence afin d'alerter les Français lors d'un "évènement majeur ou d'un caractère particulièrement exceptionnel survenant dans une zone géographique". Lancée le 8 juin, juste avant le début de l'Euro 2016 de football, l'application "SAIP" envoie une notification silencieuse, apparaissant simplement sur l'écran (pour ne pas faire repérer d'éventuels otages ou personnes cachées), et informant de l'évènement survenu.
Le ministère de l'Intérieur lance un nouveau système d'#alerte et d'information de la population #SAIP pic.twitter.com/8jQHyBg5x4
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 8 juin 2016
Elle permet d'enregistrer jusqu'à 8 zones géographiques sur lesquelles la personne souhaite être informée. Il est aussi possible d'activer la géolocalisation afin d'être alerté lorsqu'un évènement survient près de soi.
Les réseaux sociaux plus réactifs
L'absence de réactivité de l'application officielle du gouvernement a choqué de nombreuses personnes. Déjà informées de l'attentat de Nice par les réseaux sociaux, ils ont interrogé l'utilité d'une telle application, et le problème que pose l'incapacité du gouvernement à délivrer des informations rapidement.
Facebook plus efficace que SAIP en terme de signalements et infos... #NICE
— Mg (@MgCinema) 14 juillet 2016
Contrairement à l'application "SAIP", les réseaux sociaux ont en effet fait preuve de beaucoup plus de réactivité face au drame. Tandis que les internautes relayaient informations officielles, bilans et témoignages sur Twitter, Facebook a activé la fonctionnalité Safety Check, qui permet de se signaler en sécurité dans une zone de danger. L'option a été activée par la firme de Mark Zuckerberg peu après minuit, soit une bonne heure avant la notification du gouvernement – mais quand même bien après l'événement.
Nice. Nous activons le dispositif Safety Check sur Facebook, qui permet de vous signaler en sécurité.
— Laurent Solly (@laurentsolly) 14 juillet 2016
Même Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat chargée du Numérique, a conseillé sur Twitter aux Français de se signaler en sécurité sur Facebook.
Si vous êtes à Nice rassurez vos proches en activant le safety check "safe in Nice" sur Facebook #Nice06
— Axelle Lemaire (@axellelemaire) 14 juillet 2016
L'échec de l'app #SAIP, les États qui appellent leurs ressortissants à utiliser les résx socx... Étrange de voir des firmes endosser ce rôle
— Andréa Fradin (@FradiFrad) 15 juillet 2016
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