logo

Des milliers de personnes fuient le Soudan du Sud

Le Soudan du Sud doit faire face à sa pire situation insécurité alimentaire depuis l'indépendance du pays il y a cinq ans. Des milliers de Sud-Soudanais fuient le pays.

Le Soudan du Sud doit faire face à sa pire situation insécurité alimentaire depuis l'indépendance du pays il y a cinq ans. D'après un récent sondage des Nations Unies, 4,8 millions de Sud-Soudanais, soit près de la moitié de la population, pourraient connaître la faim.

À cause des mauvaises récoltes de l'année 2015, la crise s'est étendue à des portions de pays relativement épargnées par la guerre. Dans la région de Bahr el Ghazal dans le nord du pays, plus de 80 % de la population connaît une insécurité alimentaire.

Ce qui a contraint des milliers de personnes à migrer vers le Soudan, le pays qu'ils ont combattu des décennies pour obtenir l'indépendance. Mais traverser cette frontière est difficile. Simona Foltyn et Thaïs Brouck, envoyés spéciaux de France 24 ont pu accéder à la ville frontière de Kiir Adem, située dans une zone frontalière contestée connue sous le nom de Mile 14.

Les habitants cuisinent les feuilles des arbres. Tout ce qui reste après les maigres récoltes dans la région. Désespérés, beaucoup se sont résolus à fuir au Soudan, alors que cinq ans plus tôt, ils votaient en faveur de l'indépendance. "C'est vraiment difficile de trouver de quoi manger ici. Je suis veuve, et je ne parviens pas à m'occuper de ces enfants moi-même. C'est pour ça que je veux partir au Soudan", explique Teresa au micro de France 24.

Plus de 100 000 personnes auraient déjà quitté le pays. Des milliers d'autres sont toujours bloqués à la frontière, officiellement fermée dans un contexte de tension entre les deux voisins. Aucun d'eux ne possède le permis nécessaire pour quitter le pays, un document rarement accordé par les autorités sud-soudanaises. "Les autorités sud-soudanaises sont un problème. Ils n'apprécient pas ces déplacements de personnes au Soudan, c'est pour ça que nous sommes coincés ici à Kiir Adem", poursuit-elle.