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La succession du Premier ministre britannique se jouera entre deux femmes, la ministre de l'Intérieur, Theresa May, et la candidate pro-Brexit, Andrea Leadsom. C'est ce qu'ont décidé, jeudi, les députés conservateurs à l'issue d'un vote.

Les parlementaires conservateurs britanniques ont désigné, jeudi 7 juillet, la ministre de l'Intérieur, Theresa May, et la ministre eurosceptique de l'Énergie, Andrea Leadsom, pour briguer la présidence de leur parti et succéder au Premier ministre David Cameron.

Theresa May a obtenu 199 suffrages de la part de ses collègues députés, devançant largement sa rivale Andrea Leadsom, qui a recueilli 84 voix. Le ministre de la Justice Michael Gove, partisan du Brexit qui avait brusquement retiré son soutien à l'ex-maire de Londres Boris Johnson la semaine passée, n'a réuni que 46 voix. Il est donc éliminé de la course à la succession de Cameron.

Reste aux quelque 150 000 membres du Tory de se prononcer dans toute le Royaume-Uni pour choisir qui de May et Leadsom deviendra la future patronne des conservateurs et la première femme chef du gouvernement depuis Margaret Thatcher, élue en 1979.

Le résultat de cette consultation nationale devrait être connu le 9 septembre, ce qui signifie que chefs d'entreprise et investisseurs devront patienter pendant deux mois avant de savoir qui aura la responsabilité de négocier le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Avance de Theresa May

Theresa May, 59 ans, occupe depuis six ans l'un des ministères les plus difficiles à gérer, tandis que Leadsom, 53 ans, secrétaire d'État à l'Énergie depuis 2015, n'a jamais occupé de fonctions gouvernementales.

Malgré une très nette avance lors du vote des élus conservateurs, Theresa May est loin d'être assurée de la victoire. Pendant la campagne sur le maintien ou la sortie de l'UE, elle s'était prononcée discrètement en faveur du "remain", tandis que sa rivale Leadsom s'était clairement engagée en faveur du "leave". Ces deux positions antagonistes pourraient avoir une influence dans le choix que devront faire les militants conservateurs parmi lesquels les eurosceptiques sont nombreux.

Leadsom accusée d’avoir enjolivé son CV

Leadsom, qui a obtenu son premier mandat de députée en 2010, a promis que si elle devait négocier la sortie britannique, elle chercherait avant tout à obtenir des garanties de libre-échange avec le bloc communautaire.

Tout au long de la campagne, Andrea Leadsom a mis en avant ses 25 années d'expérience dans les services financiers, notamment à la banque Barclays et chez le gestionnaire de fonds Invesco Perpetual.

Il semble toutefois qu'elle ait quelque peu enjolivé sa carrière. Reuters a interrogé cinq de ses ex-collègues, qui ont déclaré que Leadsom n'avait pas un rôle important et ne gérait pas l'argent des clients. Sur les ondes de la BBC, elle a jugé "ridicules" ces interrogations sur son CV qui, a-t-elle assuré, est "absolument vrai".

Avec Reuters