Entre un Portugal – pays de Galles inédit et un Allemagne – France qui respire les années 1980, cet Euro-2016 met aux prises quelques très grands noms du football actuel. Certains incarnent même leur sélection plus que quiconque.
Ils s'appellent Gareth Bale, Cristiano Ronaldo, Toni Kroos ou encore Antoine Griezmann. Quatre stars qui, le 28 mai dernier, se disputaient la suprématie européenne en club, à l'occasion d'une finale madrilène remportée par le Real contre l'Atletico.
Six semaines plus tard, ils sont de retour sur le carré vert, avec en ligne de mire une nouvelle finale europénne, cette fois sous le maillot de leur sélection. Dernières superstars du plateau des demi-finales de cet Euro-2016, Cristiano Ronaldo et Gareth Bale incarnent mieux que n'importe qui cette image d'un duel entre deux hommes.
Coéquipiers en club, les deux hommes n'en sont pas moins rivaux. Avec les Barcelonais Messi et Suarez, il font partie de ces quelques joueurs qui prétendent au Ballon d'or chaque saison. Et nul doute que le vaincu de cette première demi-finale risque de le payer cher aussi au plan individuel, dans cette course aux distinctions.
"Ce n'est pas seulement entre deux joueurs. Tout le monde le sait. C'est entre deux nations en demi-finale, onze hommes contre onze hommes", prévient toutefois Gareth Bale. Mais n'en déplaise au grand Gallois – et même si le fighting spirit de ses coéquipiers est irréprochable depuis le début de cet Euro – il y a fort à parier que la rencontre ne se résume, a posteriori, qu'au résultat de ce duel de géants.
Les Bleus pour l'histoire
Dans l'autre demi-finale, l'incarnation est tout de même moins prégnante. À Marseille, le 7 juillet, l'Allemagne de Toni Kroos et la France d'Antoine Griezmann s'affrontent elles aussi pour rejoindre la finale de cet Euro-2016.
Une affiche qui, cette fois, transcende les individualités. Cela fait une grosse trentaine d'années que cet Allemagne – France est l'un des plus gros classiques au sein des joutes continentales. Depuis le traumatisme de Séville, en 1982, les Bleus rêvent de rendre la monnaie de sa pièce à cette Mannschaft qui s'était imposée en demi-finale du mondial espagnol au terme d'un affrontement mythique. Par deux fois l'occasion s'est représentée : en demi-finale du Mondial mexicain de 1986 (0-2) puis, près de 30 ans plus tard, en quart de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil (0-1).
Autant dire que l'héritage des Griezmann, Pogba et Payet est lourd à porter. Mais face à cette Allemagne là, bousculée par l'Italie en quart et diminuée (Hummels suspendu, Gomez forfait, Khedira et Schweinsteiger incertains), les Bleus ont les moyens de faire parler la poudre. Et de faire enfin basculer un rapport de force établi au siècle dernier.