Un navire turc transportant de l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza est arrivé au port d'Ashdod dimanche, une semaine après la normalisation des relations entre Israël et la Turquie après six ans de tensions.
De l'huile, des pâtes, des médicaments ou encore des jouets pour les enfants… Au total 11 000 tonnes d’aide, principalement des denrées alimentaires de première nécessité, sont arrivées dimanche 3 juillet sur le port d’Ashdod (au sud de Tel Aviv), en Israël, sur le cargo Lady Leyla, en provenance de Turquie.
L’arrivée du navire fait suite à la signature, la semaine dernière, d'un accord mettant fin à six années de tensions. Traditionnellement alliés, la Turquie et Israël se sont brouillés en 2010 lorsque des commandos israéliens ont lancé l'assaut du Mavi Marmara qui tentait de briser le blocus de Gaza, tuant dix activistes turcs à bord.
Depuis, Ankara exigeait la levée du blocus du territoire palestinien pour reprendre les relations bilatérales. Mais les autorités israéliennes estiment que le blocus est nécessaire pour empêcher le Hamas de recevoir des matériaux pouvant être utilisés à des fins militaires, notamment pour construire des tunnels permettant à des hommes armés de s'infiltrer en Israël.
Compromis
En passant d'abord par le port d'Ashdod, Turcs et Israéliens ont donc trouvé un compromis qui permet à l'État hébreu de contrôler la cargaison. Le contenu du cargo doit être inspecté par les autorités israéliennes avant d'être envoyé dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.
"Le gouvernement israélien met tout en œuvre pour accélérer le processus pour que les biens soient distribués à Gaza avant les célébrations de l'Aïd el Fitr", a assuré Oren Rosenblatt, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
L’accord de normalisation prévoit aussi le versement de 20 millions de dollars aux proches des militants turcs tués. Il ne met en revanche pas un terme au blocus, a bien précisé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Cet accord interdira toute activité "terroriste" contre Israël à partir du sol turc. "Notre intérêt suprême est notre sécurité. Je ne transigerai pas avec cela. Cet intérêt est essentiel pour empêcher que le Hamas constitue une force et cela restera comme ça", a déclaré Benjamin Netanyahu.
Opinion israélienne défavorable
Le Premier ministre israélien n’a pas manqué de mettre en avant les bénéfices économiques du rapprochement entre les deux pays qui ont pour projet de construire un pipeline vers la Turquie pour y acheminer du gaz.
Mais l'opinion et la classe politique israélienne ont accueilli cet accord de façon mitigée, notamment, en raison de l'absence de mention du sort de quatre Israéliens – deux soldats tenus pour morts et deux civils qui seraient aux mains du Hamas – disparus dans la bande de Gaza.
Plusieurs sympathisants et membres des familles des soldats ont manifesté dimanche à l'extérieur du port d'Ashdod.
Avec AFP