Au menu de cette revue de presse française, l'enthousiasme après la qualification des Bleus pour les demi-finales de l'Euro-2016 et la pluie d'hommages à Michel Rocard, unanimement salué comme le père de la "deuxième gauche".
"C’était presque parfait !", s’exclame l’Équipe en couverture. La presse française se félicite de cette écrasante victoire des Bleus (5-2) face à l’Islande. "On y croit !", se prend à rêver Le Parisien. Le Huffington Post a même cru voir sur les Champs-Élysées une folie qui avait un petit air de 98…
L’Islande éliminée en quart de finale sort tout de même par la grande porte de cet Euro de football. Pour L’Humanité, ce petit pays insulaire s’est imposé comme une "République au jeu collectif". Le scandale des Panama papers qui a précipité la démission de son Premier ministre prouve que le pays a au moins "su faire trembler les lignes du débat démocratique en Europe". Le Huffington Post revient sur un cliché qui a fait le tour des réseaux sociaux. On y voit le président islandais portant le maillot de la sélection au beau milieu des supporters. "Mais que faisait le président islandais en dehors de la tribune présidentielle ?" s’interroge le journal en ligne...
Quoiqu’il en soit, "Vivement Jeudi !", s’exclame Yves Théard dans le Figaro, qui voit dans la demi-finale France-Allemagne plus qu’un match de football. C’est "une histoire d’amour et de haine, d’éternelle revanche, une épopée qui peut virer à la tragédie". Peu importe le passé, "même pas peur de l’Allemagne !", conclut Le Parisien. Car cette demi-finale, les Français l’attendent depuis 30 ans, depuis un certain match de demi-finale de coupe du monde en 1982…
La photo d’un homme décomplexé qui prend rarement la pose devant l’objectif est aussi en couverture de plusieurs quotidiens ce matin. Une façon de rendre hommage à ce grand homme de la politique que fut Michel Rocard. Presse de gauche et de droite retiennent, que l’ancien Premier ministre de François Mitterrand fut avant tout l’homme d’une "nouvelle gauche". Il avait une "gauche d’avance" pour Libération. "C’était un homme moderne, pionnier de la social démocratie et mentor d’une génération de socialistes." Longtemps minoritaires, ses idées ont fini par s’imposer et sa deuxième gauche est aujourd’hui au pouvoir. L’Opinion revient sur les trois héritiers de Michel Rocard du gouvernement Hollande.
Pour l’Humanité, l’ancien Premier ministre était surtout un "homme des paradoxes". Cette modernité "qu’il décernait à la conversion aux marchés se traduit par des régressions sociales d’ampleur", souligne l’édito. Dans le Figaro, Paul-Henri du Limbert retient l’histoire d’un homme "qui souhaitait devenir président de la République mais qui n’y parvint pas. Qui s’attaqua à l’omnipotence de François Mitterrand et s’avoua vaincu". Dans une tribune dans le Huffington Post, Edgard Morin conclut : "il faut être un tueur en politique et Rocard ne l’était pas".