L'Australie est plongée dans l'incertitude après des élections législatives qui n'ont pas permis au Premier ministre sortant Malcolm Turnbull de renforcer sa position comme il le désirait en convoquant ce scrutin anticipé.
Les marchandages politiques ont commencé dimanche 3 juillet en Australie pour tenter de sortir de l'impasse après les premiers résultats des élections parlementaires anticipées de samedi qui n'ont pas permis de donner la majorité absolue ni à la droite sortante ni à l'opposition travailliste.
Le Premier ministre sortant et chef du Parti libéral Malcolm Turnbull, qui gouverne avec le soutien du Parti national, avait dissous en mai les deux chambres du Parlement, dans l'espoir d'obtenir une majorité stable et les coudées franches pour mettre en œuvre son programme de réformes économiques
Mais il risque à présent de devoir négocier avec des indépendants ou de petits partis pour se maintenir au pouvoir. D'après les projections de la Commission électorale après dépouillement d'environ deux tiers des bulletins de vote, la Coalition libérale-nationale du Premier ministre devrait en effet obtenir 67 députés à la Chambre des représentants et le Labour 71, tandis que cinq sièges iraient aux indépendants et aux Verts. Sept sièges restent à pourvoir.
Turnbull affiche malgré tout sa confiance
Bien que des parlementaires de la coalition aient perdu leur siège, M. Turnbull s'est montré confiant lorsqu'il s'est adressé à ses partisans à Sydney tôt dimanche matin. "On peut avoir toute confiance dans le fait que nous pourrons former un gouvernement de coalition majoritaire", a-t-il déclaré.
Dans un discours combatif, le Premier ministre sortant a accusé les travaillistes du chef de l'opposition Bill Shorten, 49 ans, d'avoir mené une campagne de peur sur le système de santé, et il a promis d'unir les Australiens. "Les élections sont terminées. Il ne reste plus que le comptage. C'est le moment de nous unir pour aider l'Australie, pour servir l'Australie", a-t-il affirmé.
Bill Shorten a de son côté déclaré que les Australiens avaient rejeté sans équivoque les réformes économiques voulues par le Premier ministre, comme la baisse des dépenses de santé et la baisse de 50 milliards de dollars (33 milliards d'euros) de l'impôt sur les sociétés prévue sur dix ans. "Ce dont je suis particulièrement sûr est que, si nous ne savons pas qui est le gagnant, il y a clairement un perdant : le programme de Malcolm Turnbull pour l'Australie et ses efforts pour réduire les dépenses sociales", a-t-il dit.
Les opérations de dépouillement du scrutin de samedi pourrait prendre une semaine, voire plus.
Avec AFP et Reuters