Le ministre de l'Intérieur du Bangladesh a affirmé que les jihadistes, qui ont tué 20 civils lors d'une prise d'otages dans un restaurant de Dacca, appartenaient à un groupe bangladais et non à l'organisation État islamique (EI).
Les jihadistes qui ont tué 20 civils lors d'une prise d'otages dans un restaurant de Dacca appartenaient à un groupe bangladais et non à l'organisation État islamique (EI), a affirmé dimanche 3 juillet le ministre de l'Intérieur du Bangladesh.
"Ils sont membres du Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh", a dit le ministre Asaduzzaman Khan à l'AFP, mentionnant ce groupe jihadiste interdit depuis plus d'une décennie dans le pays. Selon lui, "ils n'ont aucun lien avec l'État islamique".
Des tireurs bangladais
L’organisation jihadiste avait pourtant revendiqué rapidement cette attaque après son déclenchement vendredi soir, diffusant des photos de cinq combattants qui auraient participé au massacre, souriant devant un drapeau noir, selon le site internet de veille spécialisé SITE.
Des hommes lourdement armés avaient fait irruption dans un restaurant de Dacca vendredi soir, tuant 20 personnes, la plupart massacrées à l'arme blanche. La police a diffusé les noms et photos de six assaillants qui ont été tués lors de la prise d'assaut par les commandos antiterroristes. Un septième, qui a été arrêté, est interrogé par les services de renseignement.
"Tous les hommes étaient bangladais. Cinq d'entre eux étaient fichés comme activistes et ceux qui sont chargés de faire respecter la loi ont essayé à plusieurs reprises de les
arrêter", a déclaré à la presse samedi soir le chef de la police nationale, Shahidul Hoque.
Les survivants ont raconté que les preneurs d'otages avaient séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage qui a pris fin 11 heures plus tard avec l'intervention des forces de sécurité qui ont tué six assaillants. Deux policiers ont aussi trouvé la mort dans cette opération.
Au moins quatre nationalités parmi les victimes
Dix-huit des 20 victimes civiles étaient étrangères, principalement italiennes et japonaises. Les autorités américaines ont annoncé samedi qu’un citoyen américain avait aussi trouvé la mort. Par ailleurs, la ministre indienne des Affaires étrangères Sushma Swaraj a confirmé sur Twitter la mort de Tarushi Jain, une étudiante indienne de 19 ans de l'université de Berkeley (Californie).
Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a fait part d'"une perte douloureuse" avec la mort de neuf de ses compatriotes. Une dixième personne de nationalité italienne est par ailleurs toujours portée disparue.
L'Italienne Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, a assuré samedi que la délégation de l'UE au Bangladesh se mettait "à l'entière disposition des autorités italiennes".
Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a, de son côté, annoncé que " sept Japonais faisaient partie des morts transportés à l'hôpital par les autorités du Bangladesh". Il s’agit de 5 hommes et 2 femmes.
Un deuil national de deux jours
Le Bangladesh entame dimanche un deuil national de deux jours après ce massacre. En annonçant ce deuil national lors d'une intervention télévisée samedi soir, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a exhorté les extrémistes à "cesser de tuer au nom de la religion".
"C'est un acte odieux. Quel genre de musulmans sont ces gens ? Ils ne sont d'aucune religion", avait déclaré plus tôt Mme Hasina, qui dirige un pays majoritairement musulman.
Cette prise d'otages d'une gravité inédite au Bangladesh intervient après des mois de violences marquées par les meurtres d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, revendiqués par l'EI, dont le gouvernement nie toutefois la présence dans le pays.
Avec AFP