La prise d’otages qui a eu lieu vendredi soir à Dacca, au Bangladesh, a fait 20 morts civils dont la plupart sont des étrangers. L’Italie, le Japon, les États-Unis et l’Inde ont déjà confirmé la mort de leurs ressortissants.
"Il n’y a pas beaucoup de cafés comme celui-ci à Dacca". Pour Asmaul Housna, journaliste au Daily star, un quotidien bangladais, le Holey Artisan Bakery "avait une ambiance très cosmopolite".
Situé dans le quartier diplomatique de la capitale du Bangladesh, ce restaurant est très fréquenté par les étrangers. "Les diplomates, les businessmen et les politiques s’y retrouvaient", précise au Times of India Agnese Barolo, la femme du conseiller du Premier ministre bangladais pour les affaires internationales.
C’est sans doute pour cette raison qu’il a été la cible vendredi 1er juillet d’une prise d’otages sanglante revendiquée par l’organisation de l’État islamique (EI). Des hommes lourdement armés ont fait irruption dans le restaurant et tué 20 personnes, la plupart massacrées à l'arme blanche.
Les survivants ont raconté que les preneurs d'otages avaient séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage qui a pris fin 11 heures plus tard avec l'intervention des forces de sécurité qui ont tué six assaillants. Deux policiers ont trouvé la mort dans cette opération.
Un haut responsable de l'armée avait dans un premier temps indiqué que toutes les victimes étaient étrangères mais les médias locaux ont évoqué la mort de Bangladais.
Au moins quatre nationalités parmi les victimes
Les autorités américaines ont annoncé samedi qu’un citoyen américain faisait partie de 20 victimes civiles.
Un peu plus tôt, l'université Emory, en Géorgie (sud-est des États-Unis), avait indiqué sur son site internet "que deux [de ses] étudiants, Abinta Kabir et Faraaz Hossain, faisaient partie de ceux ayant été pris en otage et assassinés par des terroristes hier dans l'attaque à Dacca, Bangladesh".
Abinta Kabir était étudiante en premier cycle tandis que Faraaz Hossain venait d'achever sa deuxième année et s'apprêtait à intégrer l'école de commerce Goizueta de l'université à l'automne.
Sans préciser leur nationalité, ni leur âge, l'université a indiqué qu’Abinta Kabir était de Miami (Floride) et Faraaz Hossain de Dacca. Selon le Daily star, le jeune homme était le petit-fils du président d'un groupe industriel bangladais.
Par ailleurs, la ministre indienne des Affaires étrangères Sushma Swaraj a confirmé sur Twitter la mort de Tarushi Jain, une étudiante indienne de 19 ans de l'université de Berkeley (Californie). Le jeune femme avait étudié à l'American school de Dacca et poursuivait sa formation universitaire à Berkeley, a précisé la ministre.
Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a fait part d'"une perte douloureuse" avec la mort de neuf de ses compatriotes. Une dixième personne de nationalité italienne était par ailleurs toujours portée disparue dimanche 3 juillet en milieu de journée.
L'Italienne Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, a assuré samedi que la délégation de l'UE au Bangladesh se mettait "à l'entière disposition des autorités italiennes".
Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a, de son côté, annoncé que " sept Japonais faisaient partie des morts transportés à l'hôpital par les autorités du Bangladesh". Il s’agit de 5 hommes et 2 femmes.
Des étrangers et des Bangladais patientaient toujours à l'extérieur du restaurant samedi dans l'attente d'obtenir des nouvelles de leurs proches qui étaient à l'intérieur.
Avec AFP