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Après le Brexit, Nicola Sturgeon défend la place de l'Écosse au sein de l'UE à Bruxelles

Déterminée à défendre la place de l'Ecosse dans l'UE, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon se rend mercredi à Bruxelles pour plaider sa cause auprès des instances européennes, avec l'indépendance en ligne de mire.

Défendre la place de l’Écosse au sein de l’UE bec et ongle, malgré le Brexit : c’est ce qui anime la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, qui se rend à Bruxelles  mercredi 29 juin. Elle a été reçue par le président du Parlement européen, Martin Schulz, et les chefs des groupes politiques de cette assemblée ; et doit rencontrer dans l'après-midi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. 

"Je suis complètement déterminée à préserver la relation et la place de l'Écosse dans l'UE", a déclaré Nicola Sturgeon, au cours d'un débat consacré au Brexit devant le Parlement d'Edimbourg. "Si nous sortions de l'Europe, ce serait contre notre gré" et "démocratiquement inacceptable", a-t-elle ajouté, soulignant que les Écossais avaient voté "clairement pour le maintien" dans le giron européen, à 62 %.

52 % des Écossais pro-UE

Selon un sondage réalisé pour le Sunday Times, 52 % des Écossais veulent que leur pays se sépare du reste du Royaume-Uni, et que l'Écosse reste membre de l'Union européenne. Mardi, devant le parlement d'Edimbourg, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis pour protester contre le Brexit.

"Y a-t-il quelqu'un ici qui a voté pour rester dans l'UE ? Ouiiiiii !", a lancé au mégaphone un jeune homme, encourageant la foule à se mobiliser pour que l'Écosse reste dans l'Union. "L'Écosse souhaite la bienvenue à l'UE", "laissez l'Écosse rester en Europe", pouvait-on lire sur plusieurs banderoles, au milieu de drapeaux européens ou écossais... mais sans un seul "Union Jack", le drapeau du Royaume-Uni.

En allant évoquer le dossier écossais en plein sommet européen, Nicola Sturgeon se place dans la situation délicate d'ouvrir des discussions alors que le Royaume-Uni n'a lui-même pas encore déclenché le processus de sortie de l'UE. Le président du Conseil européen Donald Tusk a ainsi refusé de la rencontrer. "M. Tusk pense que ce n'est pas le bon moment", a-t-on dit de source européenne.

Nouveau référendum sur l’indépendance ?

Dès vendredi et l'annonce des résultats du Brexit, Nicola Sturgeon avait jugé "hautement probable" un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse après celui de 2014, marqué par la victoire du "non".

"Toutes les options doivent être sur la table pour protéger notre place en Europe, y compris un second référendum d'indépendance", a-t-elle redit mardi, précisant toutefois qu'il ne s'agissait pas du "point de départ" des discussions. Elle a également annoncé la création d'un groupe d'experts chargé d'aider le gouvernement à protéger les "intérêts" de l'Écosse, l'une des quatre nations qui forme le Royaume-Uni.

Bien que minoritaire au Parlement d'Edimbourg, le SNP de Nicola Sturgeon peut compter sur le soutien des Verts écossais, favorables à l'indépendance. La dirigeante des conservateurs écossais Ruth Davidson a revanche accusé les indépendantistes de rendre la situation encore plus compliquée. Lundi, le gouvernement britannique a estimé de son côté qu'un nouveau référendum sur l'indépendance était "la dernière chose dont avait besoin l'Écosse".

Avec AFP